Découverte de la flore de Nouvelle Calédonie
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Découverte de la flore de Nouvelle Calédonie
Troisième plus grande île du Pacifique, la Nouvelle-Calédonie possède une flore et une faune unique au monde. Plus de 3500 espèces de plantes ont été recensées ainsi que 4300 animaux et 1000 différents types de poissons. Riche d'un patrimoine naturel exceptionnel, la Nouvelle-Calédonie intéresse également les scientifiques. L'île est en effet un fragment de l'ancien continent de Gondwana qui a dérivé il y a quelques 250 millions d'années. Des espèces uniques qui existaient à cette époque ont pu être préservées sur 19000 km2, la surface des terres de Nouvelle-Calédonie.
Nous vous invitons ainsi à découvrir de véritable fossiles vivants comme l'Amborella, plante à fleurs âgées de plus de 130 millions d'années ou encore le Sylviornis neocaledoniae, oiseau coureur géant disparu il y a 2000 ans, sans doute par la main de l'homme…
Car, bien que riches et fabuleuses, la faune et la flore de Nouvelle-Calédonie sont de nos jours menacés ; plusieurs espèces de l'île sont en voie d'extinction. C'est un voyage à travers une nature belle et fragile que nous vous proposons par ce dossier.
Nous vous invitons ainsi à découvrir de véritable fossiles vivants comme l'Amborella, plante à fleurs âgées de plus de 130 millions d'années ou encore le Sylviornis neocaledoniae, oiseau coureur géant disparu il y a 2000 ans, sans doute par la main de l'homme…
Car, bien que riches et fabuleuses, la faune et la flore de Nouvelle-Calédonie sont de nos jours menacés ; plusieurs espèces de l'île sont en voie d'extinction. C'est un voyage à travers une nature belle et fragile que nous vous proposons par ce dossier.
Dernière édition par le Ven 28 Déc 2007 - 23:52, édité 1 fois
Re: Découverte de la flore de Nouvelle Calédonie
La flore de l'arche de Noé
La géologie est à l'origine de la conservation des principaux types de sa végétation jurassique et crétacée.
La Grande Terre de la Nouvelle-Calédonie s'est séparée il y a 70 millions d'années (au Crétacé terminal) du continent de Gondwana (groupant à l'origine les terres qui se sont séparées pour former l'Australie, l'Antarctique, l'Amérique du Sud, l'Inde, Madagascar et l'Afrique). Telle l'Arche de Noé cette Nouvelle Calédonie de la fin du Crétacé embarquait la flore de cette époque. Les sols sur roches ultrabasiques (terrains "miniers"), auxquels cette flore s'est ensuite adaptée (une quarantaine de millions d'années plus tard), ont constitué un refuge pour nombre d'espèces, car ils sont toxiques et insuffisamment minéralisés pour la plupart des espèces modernes.
© Jean-Jacques Espira
La Grande Terre de la Nouvelle-Calédonie a ainsi isolé et préservé une part importante des principaux types de sa flore ancienne, notamment sur les massifs miniers. Ceux-ci sont comme un archipel dans l'île, portant cette végétation primitive, mais avec des spécificités propres à chaque massif. La flore ancienne se trouve également dans les forêts humides de ses montagnes.
Ce concours unique de circonstances explique l'originalité de la flore néo-calédonienne, riche en groupes primitifs.
« De nombreux taxons végétaux de la flore actuelle de Nouvelle Calédonie apparaissent, en raison de leurs caractères archaïques, comme des formes primitives appartenant à des groupes anciens qui ont subsisté sans grands changements jusqu'à nos jours. Ils sont le témoignage de lignées anciennes dont ils représentent les vestiges, véritables reliques de la flore gondwanienne du Crétacé et peuvent être qualifiés de fossiles vivants ».
La végétation endémique de la Nouvelle Calédonie est l'héritière du monde végétal du temps des dinosaures (ceux-ci ont dominé le monde du Jurassique et du Crétacé. Ils ont disparu à la fin du Crétacé, à la charnière du passage de l'Ere secondaire à l'Ere tertiaire).
Aperçu de la végétation Nouvelle-Calédonie
Sur moins de 20 000 km2 on dénombre actuellement plus de 3380 espèces indigènes et on estime qu'il y aurait encore 200 à 300 espèces à découvrir. Près de 80% de toutes les espèces sont endémiques et c'est le cas pour 16% des genres.
Héritière de la végétation du temps des dinosaures, la flore de la Nouvelle-Calédonie est d'une extraordinaire singularité.
Avec 44 espèces réparties en 5 genres, c'est le pays tropical au monde ayant la plus forte concentration d'espèces du groupe des Gymnospermes. Le botaniste Maurice Schmid précise que sur les 19 espèces d'araucarias connus dans le monde, 13 sont néo-calédoniennes, dont le fameux "pin colonnaire", arbre symbole qui orne les rivages du Sud et qui caractérise la fameuse Île des Pins. Sur les 44 espèces de Gymnospermes, 43 sont endémiques. La Nouvelle-Calédonie a l'unique Gymnosperme parasite connu au monde (Falcatifolium taxoides). Elle est l'une des cinq régions du monde où existe encore le genre Nothofagus (le hêtre du continent de Gondwana) avec 5 espèces.
L'un des nombreux araucarias, l'Araucaria rulei forme des groupements en altitude sur les latérites des massifs miniers. Celui-ci sur le Moné (Monts Koghis) domine, à 1080 m d'altitude, la péninsule de Nouméa.
© J.J Espirat
C'est non moins extraordinaire pour les palmiers avec 37 espèces endémiques répertoriées appartenant à 16 genres dont 15 n'existent nulle part ailleurs (notamment l'unique Pritchardiopsis jennencyi que l'on a cru longtemps disparu et dont on ne connaît actuellement qu'un arbre adulte).
Cette flore, isolée depuis la fin du Crétacé (il y a 70 millions d'années environ), est riche en vestiges de la flore du Crétacé dans le continent de Gondwana d'où la Nouvelle-Calédonie est issue. La Nouvelle-Calédonie possède ainsi, entre autres fossiles vivants, une des toutes premières plantes à fleurs, l'Amborella qui remonterait à plus de 130 millions d'années.
Amborella trichopoda, fossile vivant, la plus ancienne des plantes à fleurs de la planète, existerait depuis 130 MA. © Suzanne Moglia
Les "massifs miniers" qui atteignent des records d'endémisme ont, outre des forêts, un maquis d'arbustes aux feuillages souvent élégants et aux fleurs vives et originales.
Il y a aussi une belle forêt de bord de mer avec des arbres d'ombre fraîche sous leurs feuillages foncés et denses, mais elle souffre de l'urbanisation et même, sur les promenades côtières, de la préséance encore donnée au banal cocotier.
La forêt sèche, ou sclérophylle, est également un écosystème très endémique (329 espèces sur 456 sont endémiques) mais très menacé.
Avec ses espèces uniques, la flore calédonienne a un potentiel médical de grand intérêt. Son évaluation fait l'objet de recherches de l'IRD et de laboratoires privés. Elle est loin d'être achevée.
La géologie est à l'origine de la conservation des principaux types de sa végétation jurassique et crétacée.
La Grande Terre de la Nouvelle-Calédonie s'est séparée il y a 70 millions d'années (au Crétacé terminal) du continent de Gondwana (groupant à l'origine les terres qui se sont séparées pour former l'Australie, l'Antarctique, l'Amérique du Sud, l'Inde, Madagascar et l'Afrique). Telle l'Arche de Noé cette Nouvelle Calédonie de la fin du Crétacé embarquait la flore de cette époque. Les sols sur roches ultrabasiques (terrains "miniers"), auxquels cette flore s'est ensuite adaptée (une quarantaine de millions d'années plus tard), ont constitué un refuge pour nombre d'espèces, car ils sont toxiques et insuffisamment minéralisés pour la plupart des espèces modernes.
© Jean-Jacques Espira
La Grande Terre de la Nouvelle-Calédonie a ainsi isolé et préservé une part importante des principaux types de sa flore ancienne, notamment sur les massifs miniers. Ceux-ci sont comme un archipel dans l'île, portant cette végétation primitive, mais avec des spécificités propres à chaque massif. La flore ancienne se trouve également dans les forêts humides de ses montagnes.
Ce concours unique de circonstances explique l'originalité de la flore néo-calédonienne, riche en groupes primitifs.
« De nombreux taxons végétaux de la flore actuelle de Nouvelle Calédonie apparaissent, en raison de leurs caractères archaïques, comme des formes primitives appartenant à des groupes anciens qui ont subsisté sans grands changements jusqu'à nos jours. Ils sont le témoignage de lignées anciennes dont ils représentent les vestiges, véritables reliques de la flore gondwanienne du Crétacé et peuvent être qualifiés de fossiles vivants ».
La végétation endémique de la Nouvelle Calédonie est l'héritière du monde végétal du temps des dinosaures (ceux-ci ont dominé le monde du Jurassique et du Crétacé. Ils ont disparu à la fin du Crétacé, à la charnière du passage de l'Ere secondaire à l'Ere tertiaire).
Aperçu de la végétation Nouvelle-Calédonie
Sur moins de 20 000 km2 on dénombre actuellement plus de 3380 espèces indigènes et on estime qu'il y aurait encore 200 à 300 espèces à découvrir. Près de 80% de toutes les espèces sont endémiques et c'est le cas pour 16% des genres.
Héritière de la végétation du temps des dinosaures, la flore de la Nouvelle-Calédonie est d'une extraordinaire singularité.
Avec 44 espèces réparties en 5 genres, c'est le pays tropical au monde ayant la plus forte concentration d'espèces du groupe des Gymnospermes. Le botaniste Maurice Schmid précise que sur les 19 espèces d'araucarias connus dans le monde, 13 sont néo-calédoniennes, dont le fameux "pin colonnaire", arbre symbole qui orne les rivages du Sud et qui caractérise la fameuse Île des Pins. Sur les 44 espèces de Gymnospermes, 43 sont endémiques. La Nouvelle-Calédonie a l'unique Gymnosperme parasite connu au monde (Falcatifolium taxoides). Elle est l'une des cinq régions du monde où existe encore le genre Nothofagus (le hêtre du continent de Gondwana) avec 5 espèces.
L'un des nombreux araucarias, l'Araucaria rulei forme des groupements en altitude sur les latérites des massifs miniers. Celui-ci sur le Moné (Monts Koghis) domine, à 1080 m d'altitude, la péninsule de Nouméa.
© J.J Espirat
C'est non moins extraordinaire pour les palmiers avec 37 espèces endémiques répertoriées appartenant à 16 genres dont 15 n'existent nulle part ailleurs (notamment l'unique Pritchardiopsis jennencyi que l'on a cru longtemps disparu et dont on ne connaît actuellement qu'un arbre adulte).
Cette flore, isolée depuis la fin du Crétacé (il y a 70 millions d'années environ), est riche en vestiges de la flore du Crétacé dans le continent de Gondwana d'où la Nouvelle-Calédonie est issue. La Nouvelle-Calédonie possède ainsi, entre autres fossiles vivants, une des toutes premières plantes à fleurs, l'Amborella qui remonterait à plus de 130 millions d'années.
Amborella trichopoda, fossile vivant, la plus ancienne des plantes à fleurs de la planète, existerait depuis 130 MA. © Suzanne Moglia
Les "massifs miniers" qui atteignent des records d'endémisme ont, outre des forêts, un maquis d'arbustes aux feuillages souvent élégants et aux fleurs vives et originales.
Il y a aussi une belle forêt de bord de mer avec des arbres d'ombre fraîche sous leurs feuillages foncés et denses, mais elle souffre de l'urbanisation et même, sur les promenades côtières, de la préséance encore donnée au banal cocotier.
La forêt sèche, ou sclérophylle, est également un écosystème très endémique (329 espèces sur 456 sont endémiques) mais très menacé.
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Re: Découverte de la flore de Nouvelle Calédonie
Comme quoi les chiens font pas des chats... tu as vu la photo juste au dessus: copyright Suzanne Moglia (ma mère), mes parents ont pas mal collaboré aux recherches sur Amborella Trichopoda...
Je maintiens que le "Sylviornis peut difficilement être considéré comme un fossile vivant...
Halte à la censure!
C'est un monde, ça, on peut même plus se lacher....
Je maintiens que le "Sylviornis peut difficilement être considéré comme un fossile vivant...
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Gil-
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Re: Découverte de la flore de Nouvelle Calédonie
Voici un petit aperçu des principales plantes et belles fleurs typiques de Nouvelle-Calédonie.
Drosera novae-caledoniae
Une Drosera novae-caledoniae sur de la cuirasse ferrugineuse. © J.J. Espirat
Ce genre affectionne généralement les tourbières, mais cette espèce néo-calédonienne pousse sur les terrains secs et rocailleux.
Deplanchea-sessilifolia
Deplanchea-sessilifolia, plante des maquis des terrains miniers. © Jean-Louis Ruiz
Dracophyllum
Dracophyllum © J.J. Espirat
Dracophyllum, plante des maquis des terrains miniers mais aussi des maquis secs sur terrains siliceux. Dracophyllum est un genre commun à la Nouvelle Calédonie et la Nouvelle Zélande (en altitude). En Australie, on trouve surtout le genre Richea qui est très proche aussi. Famille des Epacridaceae.
Acacia spirorbis
Fleurs de gaiac (Acacia spirorbis)© J.J. Espirat
Fleurs de gaiac (Acacia spirorbis), ce bel arbre pousse sur tous les terrains et notamment les terrains serpentineux. ses fleurs ont un parfum léger rappellant celui du mimosa.
Grevillea gillivrayi
Grevillea gillivrayi, plante des maquis des terrains miniers.© Jean-Louis Ruiz
Grevillea gillivrayi, détail d'une fleur. © Jean-Louis Ruiz
Spécimens d'arbres
Une grande fougère typique : Cyathea
Cyathea : la grande fougère arborescente de Nouvelle-Calédonie. © Frédéric Bec
La plus grande fougère de Nouvelle Calédonie est la Cyathea intermedia, elle peut atteindre 30 m et est la plus grande connue sur la planète, avec sans doute une autre Cyathea du Vanuatu.
Cyathea intermedia est endémique mais très fréquente sur terrain acide, elle pousse à une vitesse de 1 m par ans sur la Côte Est, en général dans les friches ou les ouvertures forestières. Il existe aussi Cyathea novae-caledoniae.
Arbre de savane : le niaouli (Melaleuca quinquenervia)
Le niaouli (Melaleuca quinquenervia)© J.J. Espirat
Le niaouli est l'arbre de la savane de Nouvelle-Calédonie. Il aime les sols acides et l'eau mais s'accommode de presque toutes les situations même les plus sèches. Il prospère par le feu auquel il résiste grâce à son écorce en feuillets superposés
Les palmiers :
Le palmier Burretokentia vieillardii © J.J. Espirat
Les palmiers calédoniens sont très originaux . Ici Burretokentia vieillardii. Son tronc gracile s'élève à plus d'une dizaine de mètres.
Le palmier endémique Chambeyronia macrocarpa © J.J. Espirat
La feuille nouvelle de ce palmier est de couleur rouge-orangé. Elle fonce à pourpre avant de devenir verte.
Une flore menacée
Bien que belle, originale et économiquement importante cette flore est trop méconnue. Elle est aussi menacée.
Les feux, les défrichements, l'urbanisation et les activités humaines menacent la flore unique de la Nouvelle-Calédonie. Notamment Il ne subsiste plus que 1% de la superficie d'origine de la forêt sèche. Toutefois, les autorités du pays ont pris conscience de cette richesse unique en luttant contre les feux, en instituant des réserves et parcs, en développant les études et les opérations de sauvegarde. Elles doivent aussi faire face à un autre problème, l'introduction clandestine, ou même officielle, d'espèces étrangères a souvent eu des conséquences particulièrement malheureuses sur la flore endémique. Mal armée pour la compétition elle peut-être supplantée par ces espèces plus modernes. Par exemple le pinus des Caraïbes (Pinus caribaea var Hondurensis), officiellement introduit en 1959, envahit des maquis endémiques du sud où il a été planté, sans réel succès forestier. Une étude réalisée en 1995-1996 démontre qu'il appauvrit la diversité des espèces endémiques du maquis minier.
Les calédoniens sont encore peu sensibles à la beauté, l'originalité et l'intérêt de leur flore. Toutefois les mélanésiens en connaissent l'importance, médicale notamment, au travers de leurs traditions.
Les plantes indigènes sont encore malheureusement minoritaires ou absentes dans les jardins et notamment dans les parcs et promenades publics où dominent des essences banales et souvent importées. Pourtant on sait aujourd'hui réimplanter de nombreuses espèces indigènes sur les terrains des anciennes exploitations minières.
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