MOTO GP : Rossi peut il encore gagner ?
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MOTO GP : Rossi peut il encore gagner ?
--> TOUT SUR VALENTINO ROSSI <--
A 33 ans, Valentino Rossi traverse une phase critique : à un mois du coup d'envoi de la saison 2012, malgré une Ducati totalement repensée et ''japonisée'', le pilote le plus titré et le plus adulé du MotoGP est encore à une seconde des leaders...
Septième du championnat du monde MotoGP 2011 avec seulement 139 points au compteur (alors qu'il est monté à 373 en 2008 !), Valentino Rossi a vécu l'an dernier la pire saison de toute sa carrière. Pour toute la première fois depuis ses débuts en Grands Prix en 1996, le génie des Alpages n'a remporté aucune victoire, ni signé de pole position, et encore moins de meilleur tour en course (sur le sec).
Son seul et unique fait d'arme au guidon de la Ducati reste sa troisième place au Grand Prix de France, chipée à la force du poignet droit à son "vieux copain" Jorge Lorenzo. Une performance certes "valentinesque", mais bien aidée par le strike de Simoncelli sur Pedrosa.
Et ensuite ? Rien. Ou si peu : 5ème en Catalogne et 4ème à Assen, le n°46 n'a jamais fait mieux que de se battre avec les pilotes du second, voire du troisième groupe en course - avec panache et sans jamais se plaindre publiquement
Pris entre les griffes d'une GP11 indomptable, Rossi chute plusieurs fois de l'avant (12 fois en 2011 contre 5 fois en 2010) sans comprendre pourquoi. L'euphorie des débuts cède la place à la méfiance, d'autant que les séquelles physiques et mentales de sa première grosse blessure contractée en 2010 se font encore sentir...
Rapidement, le Docteur et son équipe annoncent que 2011 sera une saison de transition : la moto change trois fois de châssis et se transforme en véritable laboratoire roulant pour mieux préparer la revanche. C'est en 2012 que le duo "Rossi-Ducati" s'exprimera à plein, assurent-on chez les Rouges de Bologne...
Le constructeur italien est prêt à consentir d'énormes sacrifices pour que "son" nonuple champion du monde renoue avec la gagne : Valentino ne se fait pas au cadre coque en carbone, avec lequel Stoner a pourtant signé neuf podiums dont trois victoires en 2010 ? Qu'à cela ne tienne : Filippo Preziosi (le père des Desmosedici de GP) abdique et façonne un cadre périmétrique en aluminium autour du V4 2012.
Tant pis si ce type de châssis se retrouve sur n'importe quelle sportive japonaise et si le nouveau fleuron sportif de Bologne, la 1199 Panigale, arbore justement un cadre monocoque : si tel est le prix à payer pour la victoire, Ducati le paiera ! Difficile en effet d'imaginer devenir le constructeur qui aura sapé la fin de carrière du pilote le plus doué de sa génération (9 titres mondiaux et 105 victoires, dont 79 en catégorie reine), faute d'avoir suivi ses précieux conseils...
Surtout qu'en coulisses, Marlboro, le sponsor titre du team, exige lui aussi un retour sur investissement : le géant américain assure la plus grosse partie du budget MotoGP des Rouges - estimé à 40 millions d'euros par saison - et entend voir un peu plus souvent du rouge et blanc sur le podium en 2012. Et si possible, sur la première marche !
C'est après tout dans cette seule fin que Valentino Rossi a été recruté, là encore à grands renforts de monnaie : en 2011, ses émoluments annuels étaient estimés à plus 20 millions de dollars, sponsors personnels compris...
Doit mieux faire...
Dans ces conditions, l'intersaison a été abordée avec beaucoup de pression : vivre une deuxième année en milieu de grille est un scénario que ni Valentino, ni Ducati, ni Marlboro ne peuvent se permettre. Le premier parce qu'il a déjà 33 ans et qu'il attaque sa 17ème campagne en Grand Prix (eh oui !), le second et le troisième pour des raisons économiques et d'image.
Débarrassée de son châssis carbone soi-disant incompatible avec les besoins d'une MotoGP, la Desmosedici de 1000 cc semble immédiatement convenir à Vale et aux autres pilotes Ducati. "Je peux enfin piloter comme je l'aime", clame Rossi dès ses premiers tours de roues sur "sa" GP12.
Et même s'il compte 1,217 seconde de retard sur l'insuivable Stoner lors des premiers essais à Sepang (lire MNC du 2 février 2012), le n°46 se veut optimiste : "Honda et Yamaha travaillent sur leurs motos respectives depuis un an, alors que nous ne faisons que commencer", rappelle la star transalpine.
"Je serais satisfait si nous parvenons à rester à moins d'une seconde du leader", précise à ce moment l'officiel Ducati qui a isolé les défauts à résoudre avant les prochains tests. Désormais plus franche de l'avant, la 1000 cc des Rouges est plus facile à emmener en courbe, mais la façon dont son V4 délivre la puissance et la motricité en sortie de virage posent problème.
Le constructeur de Borgo Panigale travaille alors d'arrache-pied sur l'électronique de sa MotoGP et teste - officiellement avec succès - plusieurs mises à jour sur sa centrale électronique Magneti-Marelli lors d'essais privés
En toute logique, la deuxième séance d'essais officielle à Sepang cette semaine devait confirmer tous ces progrès : personne n'en attendait moins, à un mois du début de la saison le 6 avril au Qatar. Hélas, s'il est indéniable que la GP12 a progressé, ses rivales aussi : en Malaisie, Honda et Yamaha ont dicté leur loi tandis que Valentino Rossi échoue à une inquiétante 10ème place, à 1,077 sec du meilleur chrono
L'objectif fixé par le Docteur n'est donc pas atteint, même s'il est objectivement plus performant avec la Desmosedici GP12 à cadre périmétrique qu'avec la GP11 à châssis carbone : l'année dernière lors de cette même séance d'essais, Valentino Rossi rendait presque deux secondes au tour à Casey Stoner (2'01.469 contre 1'59.665 pour l'Australien) !
En outre, sa progression continue durant ces trois jours est elle aussi de bon augure : de 2'03.245 le mardi, le n°46 est passé à 2'02.130 le mercredi et à 2'01.550 hier après-midi. La performance mérite que l'on s'y attarde, dans la mesure où des orages tropicaux ont copieusement raccourci la durée des sessions les deux premiers jours.
Or, à ce stade, c'est bel et bien de temps dont a besoin Valentino Rossi pour développer sa moto : il faut garder à l'esprit que Ducati n'a aucune expérience avec le châssis périmétrique, ni en course ni en série, à l'inverse de ses rivaux japonais.
Du coup, pendant que les ingénieurs italiens en sont encore à plancher sur la rigidité du châssis et la répartition des masses, Honda et Yamaha peaufinent leur électronique et soignent les détails pour grappiller les derniers dixièmes.
Concrètement, le HRC travaille d'ailleurs déjà sur la gestion de la consommation d'essence en vue des premiers GP, tandis que le blason aux diapasons a étrenné un 4-cylindres plus puissant et une nouvelle boîte de vitesse qui permet de gagner du temps à chaque passage de rapports.
"Je ne suis pas satisfait"
"Le point positif que nous garderons d'aujourd'hui, c'est que nous avons un peu réduit l'écart sur les leaders. Nous étions à 1,2 sec et nous sommes maintenant à 1 sec", confiait hier soir le Docteur avec son optimiste naturel...
"Les nouveaux logiciels de gestion électronique fonctionnent bien, mais ce n'est jamais agréable d'être aussi loin des autres sur la feuille de temps. Nous avons essayé beaucoup de choses différentes pour continuer à avancer mais nous n'avons malheureusement pas réussi", reconnaît également le nonuple champion du monde.
"J'ai eu plus de mal à piloter qu'il y a trois semaines, notamment pour garder suffisamment de vitesse dans les courbes. Ce test a été plus difficile à cause de la météo et des conditions de piste, mais il semble que nous soyons plus affectés que les autres. Honnêtement, j'espérais faire beaucoup mieux que dixième", avoue enfin le pilote Ducati, également victime d'un problème de fourche à la mi-journée qui lui a fait perdre du temps.
"Nous aurions peut-être pu gagner trois ou quatre dixièmes, mais nous aurions de toute façon eu à peu près sept dixièmes de retard", explique Rossi, lucide. "Nous ne sommes pas satisfaits de la façon dont le test s'est déroulé et nous devrons essayer de faire beaucoup mieux à Jerez", conclut le Docteur qui reprendra le guidon en Espagne du 23 au 25 mars.
Entre-temps, les pilotes d'essais Ducati testeront sans doute de nouvelles évolutions électroniques et châssis lors des derniers essais privés prévus les 8 et 9 mars à Aragon (Espagne). Mais vu l'agacement et l'inquiétude qui pointent dans les propos du plus grand pilote de l'ère moderne, il en faudra sans doute un peu plus pour remettre les Rouges sur les rails du succès.
lous-
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