Comparatif complet - Kawasaki Z 1000 SX / Yamaha FZ1 Fazer (Moto Revue)

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Comparatif complet - Kawasaki Z 1000 SX / Yamaha FZ1 Fazer


Débarquant en France la bulle haute, le sexy carénage intégral bien en évidence et le moteur gonflé à bloc, la nouvelle Kawasaki Z1000 SX innove et entend bousculer la catégorie des routières sportives, à commencer par sa concurrente naturelle, la Yamaha FZ1 Fazer. Et sur ce face-à-face, la « vieillissante » Yam’ n’a rien pu faire contre une Kawa audacieuse et polyvalente à souhait.



La Z 1000 SX bouscule les conventions et met à mal la vieillissante Fazer. © Bruno Sellier

Avec son style hors du commun, la nouvelle Kawasaki Z 1000 SX, version carénée du crapuleux et musculeux roadster Z1000, n’a pas vraiment de concurrentes désignées dans la production actuelle. La firme d’Akashi pointe bien du doigt la Triumph Sprint GT 1050, la Suzuki GSX 1250 FA (ici en comparo avec la Honda VFR 1200) et la Yamaha FZ1 Fazer, mais ces trois machines ne jouent pas dans la même cour que la nouveauté verte.

Si les deux premières sont dotées d’un carénage intégral, elles manquent en revanche d’un grain de sportivité. Alors que la troisième, elle, équipée d’une partie-cycle et d’une mécanique rigoureuses issues du fer de lance de la catégorie roadster 1000 de la marque, n’offre toutefois qu’une simple tête de fourche en guise de protection. Comme nous vous l’annoncions dans l’essai officiel de la nouvelle Kawasaki Z 1000 SX, « La FZ1 Fazer est sans conteste le modèle qui se rapproche le plus de l’esprit de la nouvelle SX ».
En tout cas dans sa conception et question tarif. Autant de similitudes justifiant un choc frontal en bonne et due forme. En effet, la Fazer, vendue 11 399 €, est – comme la SX, commercialisée à 12 399 € – une routière sportive construite sur base d’un roadster saignant.

Bien qu’elles n’adoptent pas le même style – la SX se pare d’une belle et longue robe sexy tandis que la Fazer est vêtue d’une minijupe bien connue –, nos deux rivales ont la particularité d’être dotées d’un gros 4-cylindres sportif et d’une partie-cycle de bonne facture.

Une motorisation issue de méchants roadsters naked, à savoir la Z 1000 sortie en 2009 pour l’une, et la FZ1 dévoilée en 2006 pour l’autre. Béquillées l’une à côté de l’autre, la Yam’ et la Kawa semblent sensiblement différentes, bien qu’affichant un même tronc commun. Pour info, la Fazer n’est ni plus ni moins qu’une FZ1 semi-carénée. Les deux machines de la marque aux trois diapasons partagent la même fiche technique et le même gabarit, à la contenance d’essence (18 litres) et à l’empattement près. Une philosophie que ne partage pas la Z 1000, qui a choisi, elle, de se démarquer de sa génitrice.

Pour ce faire, elle a subi quelques modifications afin de coller davantage à sa nouvelle orientation routière. Si elle reprend la même partie-cycle rigoureuse (cadre et bras oscillant identiques) que celle de la Z naked, la nouveauté a déjà vu sa démultiplication changer (41 dents au lieu de 42 à la couronne), pour tirer un peu plus long.

Son moteur et ses suspensions ont ensuite reçu quelques réglages spécifiques, pour se montrer plus accessibles et plus confortables. Quant à son ergonomie générale, elle a été également repensée et modifiée pour garantir un meilleur confort de conduite. Ainsi, en passant de l’une à l’autre, les différences qui existent entre nos deux rivales se dessinent nettement. Cela n’a rien de surprenant, mais il est évident que la Kawa a bénéficié d’une attention toute particulière pour devenir apte à tailler la (grande) route. On ne peut pas en dire autant de la Yamaha. Au guidon de la Z, on se sent comme à la maison, bien installé sur une machine accueillante. Très fine à l’entrejambe grâce à un réservoir échancré, elle offre une position de conduite naturelle.

Il faut dire que la belle a abandonné le large guidon de sa devancière, qui écarte vraiment les bras, en rehaussant celui-ci de 8 cm par rapport aux tés de fourche et en le resserrant de 10 mm, offrant au final une position plus droite. Sa selle pilote, qui culmine à 820 mm du sol (815 mm sur la Fazer), n’est pas une référence mais elle a au moins le mérite d’être plus moelleuse (comme celle du passager d’ailleurs) que celle de sa soeur, histoire de garantir plus de confort à ceux qui envisagent de partir loin avec.

Sur la Yam’ en revanche, l’environnement est tout autre. Si l’accueil semble sympa dans un premier temps, il s’avère très vite beaucoup moins évident lorsque l’on grimpe dessus. Si l’on apprécie une assise plus confortable que sur la Kawasaki, on lui reprochera toutefois une position plus inclinée vers l’avant, sur un guidon plat pourtant placé haut sur de grands pontets. Les jambes du pilote sont exagérément écartées, la faute à un réservoir trop ventru. Pour le confort de conduite, on repassera.

Battue à ce chapitre, la Fazer relève un peu la tête (de fourche) lorsque l’on met en branle sa mécanique, issue, rappelons-le, de l’hypersportive R1. Le 4-cylindres de 998 cm3 de la Yam’ vous gratifiera d'une sonorité rauque et caverneuse émanant de son unique silencieux d’échappement. Un petit plaisir que l’on ne retrouvera pas au guidon de la Kawasaki, qui délivre une mélodie, certes valorisante, mais légèrement moins impressionnante que celle de sa rivale ou même de la Z 1000 standard.

Malheureusement, la suprématie vocale de la Fazer sera de courte durée car, en action et surtout lors des traditionnels tests de reprises en 6e, cette dernière et son moteur, très en voix, se font littéralement déposer par une SX plus performante. Et ce, dès les bas régimes. Il faut avouer que l’ancien bloc de l’hypersportive Yamaha, qui développe quand même 150 ch en version full, est pénalisé par un bridage très castrateur. Un régime que le caractériel moulin de 1 043 cm3 de la nouvelle Kawasaki – qui n’affiche pourtant que 138 ch dans sa version libre, soit 12 bourrins de moins hors de nos frontières que la Fazer – digère mieux.

Et pourtant, côté comportement dynamique, nos routières sportives affichent des aptitudes très proches. Rétives à s’inscrire en courbe, elles souffrent l’une comme l'autre d’un gommard arrière trop gros (190 mm), qui pénalise assurément leur mise sur l’angle. Du coup, il faudra les brusquer pour en tirer le meilleur. Un pilotage ferme, qui permettra de révéler la supériorité de la Z 1000 sur sa rivale du jour. Et ce, même avec un poids en ordre de marche supérieur (233 kg contre 231). Décidément, la Yamaha se sera révélée à la peine face à sa rivale, à l’exception de son freinage, plus mordant et plus puissant. C’est au chapitre du duo enfin que la Fazer rattrape son retard (voir p. 42), proposant un accueil du passager confortable et pratique, permettant d’envisager en toute sérénité les longues virées à deux.

Verdict
Malgré tous ses efforts, même de prix – la Fazer vendue à 11 399 € est quand même moins chère de 1 000 € que la SX commercialisée à 12 399 € –, la Yam’ a dû se résoudre à déposer les armes devant une fraîche et pétillante Kawa, laquelle se montre certes plus onéreuse mais en tout cas bien mieux équipée, plus puissante et surtout polyvalente à souhait. Aussi à l’aise en ville et rigoureuse à l’attaque que confortable et protectrice sur quatre voies, la Z 1000 SX possède finalement de solides arguments pour séduire une clientèle avide de sportivité et/ou d’aventure. Loin d’être dépassée, la Fazer mériterait une bonne cure de jouvence pour attirer les suffrages et se montrer à la hauteur de sa rivale.


La Kawasaki Z 1000 SX ABS en bref
• + 220 km/h
• 109,9 ch* - 9,9 mkg*
• 233 kg tous pleins faits**
• 12 399 € (12 999 €)
*mesures MR ** avec support de valises

La Yamaha FZ1 Fazer (ABS) en bref
• + 220 km/h
• 108,2 ch* - 10,2 mkg*
• 231 kg tous pleins faits*
• 11 399 € (11 899 €)

*mesures MR