Kenny Roberts et un certain TZ 750
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Kenny Roberts et un certain TZ 750
Kenny Roberts et un certain TZ 750
Le sport préféré de Kenneth Leroy Robertsest maintenant le golf. Et à 60 ans à la fin de l'année, cette légendevivante, immortalisée par tous les Temples de la Renommée de son sport,abandonne la vie de pilote et se retire dans une de ces communautésbâties autour d'un terrain de golf. C'est ce qui s'appelle la retraite.
Maissa retraite, il aurait très bien pu la voir venir en 1975, alors qu'ilétait le champion défendant du «AMA Grand National Championship» surterre battue au guidon d'une Yamaha 4 temps XS 650. Peut-être à causedes succès des années précédentes et un certain relâchement, la Yamahade 1975 perdait continuellement du terrain relativement auxHarley-Davidson, et Roberts voyait ses chances à un troisième titreconsécutif s'amoindrir à chaque course. La XS 650 manquait cruellementde puissance, et les efforts fait pour la survolté la rendait plusfragile, soit il ne gagnait pas, soit il ne terminait pas.
Lesproblèmes de l'équipe de Roberts étaient le sujet de conversation cheztout le personnel de Yamaha aux États-Unis, et le passe-temps favorisde tout et chacun était d'y trouver une solution. Elle viendra d'unchef mécanicien qui, transportant une TZ 750 de Grand Prix (unesimilaire à celle que Giacomo Agostini mena à la victoire à Daytonal'année précédente), eu l'idée d'en transférer le moteur, un 4cylindres en ligne de 2 temps, dans le châssis de la XS 650.
Quelquesautres pilotes avant Roberts testeront la machine, sans grand succès,machine qui vibrait tellement que les équipiers des pilotes chez Yamahadevaient après chaque course arpenter le circuit pour récupérercertaines pièces que les terribles tremblements avaient dispersées.
À moteur unique, châssis unique, c'est alors qu'entre en scène Kel Carruthers.Carruthers, Australien de naissance et ancien pilote lui-même,dirigeait les opérations de courses de Yamaha aux États-Unis, mais ilétait également un mécanicien hors pair, et considérait Roberts commeson fils et voulait le meilleur pour lui. Alors qu'approchait le IndyMile, la course sur terre battue la plus importante de la saison, ondécida de revoir ce foutu TZ 750. On adapta le châssis, allongea lebras oscillant pour que la roue avant ne décolle pas à la moindresollicitation, et on ajusta la puissance des 120 chevaux pour unevitesse max de 210 km/h.
Surla piste, toute cette puissance, même contenue, posait problème. Lasolution de mettre un interrupteur sur un des cylindres pour seralentir en entrée de courbe perdait toute utilité à la sortie lors desa remise en fonction, la roue arrière patinant. Et si elle trouvait unsupport pour s'agripper, cela propulsait la moto en avant, enlevanttout contrôle sur la direction. C'était la quadrature du cercle, unnoeud gordien, un cul-de-sac. Réussissant à se qualifier, mais partantdernier, personne chez Yamaha ne voyait comment Roberts pourrait sesortir d'un tel bourbier. Comme cette moto ne voulait rien savoir de laligne de course, Kenny Roberts se résolut à utiliser toute la largeurde la piste.
Commeces trompe-la-mort dans les fêtes foraines qui tournent à l'horizontaledans une cuvette, Roberts utilisera le remblai de terre au pied desballots de foins dans chaque courbe comme rampe de lancement sur laligne droite, gagnant du terrain à chaque tour, maitrisant ce monstreavec toute la hargne du désespoir. Il remportera la victoire, par unemaigre demi-longueur, et lâchera sur le podium le fameux, «On ne mepaie pas assez cher pour piloter cette chose», bien qu'il le refera àdeux autres occasions, sans grand succès. Ce type d'amalgame contrenature sera banni, pour des raisons évidentes de sécurité, à la fin dela même saison.
Lamoto connaîtra une fin de vie singulière, où après une brève tournéecomme bête de cirque en Angleterre, elle sera abandonnée pour êtredétruite chez Yamaha à Amsterdam. Par un concours de circonstances, lechâssis ayant perdu son moteur se retrouvera en Californie chez lerestaurateur Stephen Wright en1994, un ancien de la garde rapproché de Steve McQueen. Un moteur etcertaines pièces furent retrouvés chez les instances du AMA, remisédans un coin et oublié après la routine d'homologation. Un patienttravail d'orfèvre permit de remettre la machine en état, bonne pour unautre tour de piste, tour qui ne se fera qu'en 2009 lors du GPd'Indianapolis.
Le sport préféré de Kenneth Leroy Robertsest maintenant le golf. Et à 60 ans à la fin de l'année, cette légendevivante, immortalisée par tous les Temples de la Renommée de son sport,abandonne la vie de pilote et se retire dans une de ces communautésbâties autour d'un terrain de golf. C'est ce qui s'appelle la retraite.
Maissa retraite, il aurait très bien pu la voir venir en 1975, alors qu'ilétait le champion défendant du «AMA Grand National Championship» surterre battue au guidon d'une Yamaha 4 temps XS 650. Peut-être à causedes succès des années précédentes et un certain relâchement, la Yamahade 1975 perdait continuellement du terrain relativement auxHarley-Davidson, et Roberts voyait ses chances à un troisième titreconsécutif s'amoindrir à chaque course. La XS 650 manquait cruellementde puissance, et les efforts fait pour la survolté la rendait plusfragile, soit il ne gagnait pas, soit il ne terminait pas.
Lesproblèmes de l'équipe de Roberts étaient le sujet de conversation cheztout le personnel de Yamaha aux États-Unis, et le passe-temps favorisde tout et chacun était d'y trouver une solution. Elle viendra d'unchef mécanicien qui, transportant une TZ 750 de Grand Prix (unesimilaire à celle que Giacomo Agostini mena à la victoire à Daytonal'année précédente), eu l'idée d'en transférer le moteur, un 4cylindres en ligne de 2 temps, dans le châssis de la XS 650.
Quelquesautres pilotes avant Roberts testeront la machine, sans grand succès,machine qui vibrait tellement que les équipiers des pilotes chez Yamahadevaient après chaque course arpenter le circuit pour récupérercertaines pièces que les terribles tremblements avaient dispersées.
À moteur unique, châssis unique, c'est alors qu'entre en scène Kel Carruthers.Carruthers, Australien de naissance et ancien pilote lui-même,dirigeait les opérations de courses de Yamaha aux États-Unis, mais ilétait également un mécanicien hors pair, et considérait Roberts commeson fils et voulait le meilleur pour lui. Alors qu'approchait le IndyMile, la course sur terre battue la plus importante de la saison, ondécida de revoir ce foutu TZ 750. On adapta le châssis, allongea lebras oscillant pour que la roue avant ne décolle pas à la moindresollicitation, et on ajusta la puissance des 120 chevaux pour unevitesse max de 210 km/h.
Surla piste, toute cette puissance, même contenue, posait problème. Lasolution de mettre un interrupteur sur un des cylindres pour seralentir en entrée de courbe perdait toute utilité à la sortie lors desa remise en fonction, la roue arrière patinant. Et si elle trouvait unsupport pour s'agripper, cela propulsait la moto en avant, enlevanttout contrôle sur la direction. C'était la quadrature du cercle, unnoeud gordien, un cul-de-sac. Réussissant à se qualifier, mais partantdernier, personne chez Yamaha ne voyait comment Roberts pourrait sesortir d'un tel bourbier. Comme cette moto ne voulait rien savoir de laligne de course, Kenny Roberts se résolut à utiliser toute la largeurde la piste.
Commeces trompe-la-mort dans les fêtes foraines qui tournent à l'horizontaledans une cuvette, Roberts utilisera le remblai de terre au pied desballots de foins dans chaque courbe comme rampe de lancement sur laligne droite, gagnant du terrain à chaque tour, maitrisant ce monstreavec toute la hargne du désespoir. Il remportera la victoire, par unemaigre demi-longueur, et lâchera sur le podium le fameux, «On ne mepaie pas assez cher pour piloter cette chose», bien qu'il le refera àdeux autres occasions, sans grand succès. Ce type d'amalgame contrenature sera banni, pour des raisons évidentes de sécurité, à la fin dela même saison.
Lamoto connaîtra une fin de vie singulière, où après une brève tournéecomme bête de cirque en Angleterre, elle sera abandonnée pour êtredétruite chez Yamaha à Amsterdam. Par un concours de circonstances, lechâssis ayant perdu son moteur se retrouvera en Californie chez lerestaurateur Stephen Wright en1994, un ancien de la garde rapproché de Steve McQueen. Un moteur etcertaines pièces furent retrouvés chez les instances du AMA, remisédans un coin et oublié après la routine d'homologation. Un patienttravail d'orfèvre permit de remettre la machine en état, bonne pour unautre tour de piste, tour qui ne se fera qu'en 2009 lors du GPd'Indianapolis.
- Par Jacques Lesage le 22 septembre 2010
cobalt57co-
Nombre de messages : 11732
Age : 55
Localisation : Nouméa
Moto : T'es de la police?
Humeur : Bonhomme...
Date d'inscription : 27/02/2009
Re: Kenny Roberts et un certain TZ 750
Des bécanes de ouf comme on n'en fait plus !!!
Ca fait plaisir de lire des sujets comme ça...
Bravo aux mecs qui ont restauré la Bête !!!
Ca fait plaisir de lire des sujets comme ça...
Bravo aux mecs qui ont restauré la Bête !!!
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