Histoire de la Nouvelle Calédonie........
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jiss.r
Gil
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Histoire de la Nouvelle Calédonie........
C'est en lisant une présentation, une fille, je crois, qui écrivait "Merci Fab' d'avoir crée ce fofo pour nous faire rêver..."
Et puis aussi, hier j'étais à la terrasse d'un resto à la baie des citrons (on dit "La BD" pour faire djeune et branché...)
Donc, hier j'étais au resto avec Fab' et Zouklover, et comme Fab' ne parlait pas de cul, et qu'on parlait pas de moto depuis au moins cinq minutes, on parlait......................... du fofo!!!
Alors j'ai dit "Je vais créer une rubrique (un "topic", c'est ça?) oussque j'parlerai d'la Calédonie.... J'racont'rai des trucs..."
Fab' (sceptique) a répondu "Ah ouais ouais....ça s'rait supèèèreuh... qu'tu fasses ça..."
J'ai bien senti qu'y m'prenait pas au sérieux...
'Tite couille, va....
Bref... Comme vous avez l'air sympas, les unes et les uns, et les autres (je pense à ceux, comme Fab', qui sont dits "de sexualité indéterminée"), je vais faire ça pour vous.
Alors je vais peaufiner la présentation:
Ma famille habite ici depuis cinq générations (six avec ma fille...)
J'ai été guide touristique pendant 6 ans, je pilotais des 4x4 pour des touristes, je suis plutôt calé en tout ce qui concerne l'histoire, la botanique, la faune et les cultures de mon pays....
Bon, maintenant, comme je ne sais pas par quoi commencer, j'attends que vous posiez vos questions, j'y répondrai avec plaisir, à chaque fois...
A bientôt.
Gil.
Et puis aussi, hier j'étais à la terrasse d'un resto à la baie des citrons (on dit "La BD" pour faire djeune et branché...)
Donc, hier j'étais au resto avec Fab' et Zouklover, et comme Fab' ne parlait pas de cul, et qu'on parlait pas de moto depuis au moins cinq minutes, on parlait......................... du fofo!!!
Alors j'ai dit "Je vais créer une rubrique (un "topic", c'est ça?) oussque j'parlerai d'la Calédonie.... J'racont'rai des trucs..."
Fab' (sceptique) a répondu "Ah ouais ouais....ça s'rait supèèèreuh... qu'tu fasses ça..."
J'ai bien senti qu'y m'prenait pas au sérieux...
'Tite couille, va....
Bref... Comme vous avez l'air sympas, les unes et les uns, et les autres (je pense à ceux, comme Fab', qui sont dits "de sexualité indéterminée"), je vais faire ça pour vous.
Alors je vais peaufiner la présentation:
Ma famille habite ici depuis cinq générations (six avec ma fille...)
J'ai été guide touristique pendant 6 ans, je pilotais des 4x4 pour des touristes, je suis plutôt calé en tout ce qui concerne l'histoire, la botanique, la faune et les cultures de mon pays....
Bon, maintenant, comme je ne sais pas par quoi commencer, j'attends que vous posiez vos questions, j'y répondrai avec plaisir, à chaque fois...
A bientôt.
Gil.
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Re: Histoire de la Nouvelle Calédonie........
Merci pour ce sujet pour nous pauvres métropiltains que nous sommes, donc si nous commencions le topic par l'hisoire de la Nouvelle Calédonie ? Nous vous sommes toute ouie :D
C'est parti!!!...
Quand on se balade sur la "Grande Terre", l'île principale, toute en longueur, il arrive qu'on observe ce qu'on appelle des "pétroglyphes", des dessins gravés sur la pierre; leur origine est un mystère, ils ont sans doute été réalisés il y a très longtemps de celà, mais nul ne sait par qui...
Les traces datables les plus anciennes de présence humaine ont 4000 ans, ce sont des tessons de poterie qu'on trouve ça et là, poteries très fines fabriquées par des gens qu'on a appelé le "peuple Lapita".
Le premier européen a avoir posé le pied en Calédonie se nommait James Cook, il était capitaine dans la marine royale Anglaise, et c'était un homme extraordinaire qui était issu d'une famille de fermiers pauvres, entré dans la marine comme simple mousse, il avait grimpé dans la hiérarchie par son seul mérite..
Lorsque J Cook aperçut les côtes abruptes du nord de la Grande Terre, il s'exclama -"Oh! It's a new Caledonia!...."
Et c'est ainsi que fut trouvé le nom de mon pays...
(La "vraie" Calédonie est une partie de l'Ecosse, au nord, des montagnes abruptes qui tombent dans la mer... pareil que chez moi...)
Lorsque le capitaine Cook découvrit l'archipel néo calédonien, il y vivait des gens, d'une ethnie qu'on nomme les "mélanésiens" (du grec "mélanos": "noir")
Les mélanésiens occupent une bonne partie du Pacifique Ouest: Fiji, îles Salomon, Vanuatu, Papouasie- Nouvelle Guinée...
Les Mélanésiens qui vivent en Calédonie, qu'on appelle également les "kanaks", sont les descendants probables des peuples Lapita et de ceux qui ont gravé les pétroglyphes... et également d'autres peuples qui voyageaient à travers le Pacifique...
En 1853, la France, qui avait besoin d'asseoir sa puissance , décida de prendre possession de l'archipel...ce fut le début de la colonisation.
Comme dans les bagnes de la Guyane les surveillants souffraient de la dureté du climat, on eut l'idée de transformer la Calédonie en colonie pénitentiaire et d'y envoyer tous les récidivistes "incorrigibles" dont on voulait se débarasser en france...
Et après on s'est dit, dans les ministères, "mais ces rebuts de la société pourraient se repentir, s'amender.."
Alors on leur envoya des prostituées sorties de prison...
Et ces gens là, même une fois leur peine terminée, n'avaient pas le droit de rentrer en France... condamnés à finir leurs jours ici... à la fin de leur temps au bagne, on leur donnait un bout de terre, avec l'obligation de travailler dessus, et les gendarmes contrôlaient...
L'idée, c'était de peupler le pays... coûte que coûte... une expérience de sociologie, en somme...
Il y eut 40.000 bagnards de droit commun déportés, entre 1854 et 1896 à "La Nouvelle"... les derniers sont morts un peu après la seconde guerre mondiale...
Il y a également eu 4.000 déportés "politiques", les meneurs de la Commune de Paris (1871) envoyés au bagne chez nous, notamment à l'Ile des Pins (là où ils ont tourné la grosse nazerie "Koh Lanta")
Les politiques furent amnistiés en 1880 et la plupart rentrèrent à Paris, très peu d'entre eux laissèrent une descendance ici.... le grand père de mon grand père faisait partie de ceux là, et avant de se retrouver à l'Ile des Pins il avait passé un an à Fort Boyard (là où ils tournent une autre connerie à la télé....)
En 1942 (je raccourcis, un peu, je peux pas tout raconter...) après l'attaque de Pearl Harbor, les forces américaines utilisèrent mon archipel comme base avancée pour aller foutre sur la gueule aux Japs...
A l'époque il y avait 60.000 habitants en tout et pour tout sur l'ensemble de la Calédonie...
En quatre ans, il est passé pas loin de 1.000.000 de soldats américains par chez moi...
Ca a été COLOSSAL.... Des Jeep, des camions américains, des bases US Air Force, des ateliers, des hopitaux partout.... Et des centaines et des centaines de Harley Davidson 750 WLA comme la mienne....
Enorme, gigantesque, colossal, pharamineux, il n'y a pas assez de mots dans la langue française pour bien raconter cette époque extraordinaire qui profondément marqué l'inconscient collectif local....
Et après, à la fin de la guerre, ils sont partis comme ils étaient venus, ils sont pas restés comme en France....
Et c'était une occupation pacifique par des troupes alliées, il n'y a jamais eu de combats, ni de bombardements, non plus, par chez moi...
Donc, eh bien voilà, les Harley et les Jeep sont vachement bien vues par ici....
Ceci explique cela...
Bon!... Fin du cours particulier pour aujourd'hui.... ça fait 85 euros...
Allez, tata, comme on dit ici, ou plutôt...
Tchôôô!!!....
Les traces datables les plus anciennes de présence humaine ont 4000 ans, ce sont des tessons de poterie qu'on trouve ça et là, poteries très fines fabriquées par des gens qu'on a appelé le "peuple Lapita".
Le premier européen a avoir posé le pied en Calédonie se nommait James Cook, il était capitaine dans la marine royale Anglaise, et c'était un homme extraordinaire qui était issu d'une famille de fermiers pauvres, entré dans la marine comme simple mousse, il avait grimpé dans la hiérarchie par son seul mérite..
Lorsque J Cook aperçut les côtes abruptes du nord de la Grande Terre, il s'exclama -"Oh! It's a new Caledonia!...."
Et c'est ainsi que fut trouvé le nom de mon pays...
(La "vraie" Calédonie est une partie de l'Ecosse, au nord, des montagnes abruptes qui tombent dans la mer... pareil que chez moi...)
Lorsque le capitaine Cook découvrit l'archipel néo calédonien, il y vivait des gens, d'une ethnie qu'on nomme les "mélanésiens" (du grec "mélanos": "noir")
Les mélanésiens occupent une bonne partie du Pacifique Ouest: Fiji, îles Salomon, Vanuatu, Papouasie- Nouvelle Guinée...
Les Mélanésiens qui vivent en Calédonie, qu'on appelle également les "kanaks", sont les descendants probables des peuples Lapita et de ceux qui ont gravé les pétroglyphes... et également d'autres peuples qui voyageaient à travers le Pacifique...
En 1853, la France, qui avait besoin d'asseoir sa puissance , décida de prendre possession de l'archipel...ce fut le début de la colonisation.
Comme dans les bagnes de la Guyane les surveillants souffraient de la dureté du climat, on eut l'idée de transformer la Calédonie en colonie pénitentiaire et d'y envoyer tous les récidivistes "incorrigibles" dont on voulait se débarasser en france...
Et après on s'est dit, dans les ministères, "mais ces rebuts de la société pourraient se repentir, s'amender.."
Alors on leur envoya des prostituées sorties de prison...
Et ces gens là, même une fois leur peine terminée, n'avaient pas le droit de rentrer en France... condamnés à finir leurs jours ici... à la fin de leur temps au bagne, on leur donnait un bout de terre, avec l'obligation de travailler dessus, et les gendarmes contrôlaient...
L'idée, c'était de peupler le pays... coûte que coûte... une expérience de sociologie, en somme...
Il y eut 40.000 bagnards de droit commun déportés, entre 1854 et 1896 à "La Nouvelle"... les derniers sont morts un peu après la seconde guerre mondiale...
Il y a également eu 4.000 déportés "politiques", les meneurs de la Commune de Paris (1871) envoyés au bagne chez nous, notamment à l'Ile des Pins (là où ils ont tourné la grosse nazerie "Koh Lanta")
Les politiques furent amnistiés en 1880 et la plupart rentrèrent à Paris, très peu d'entre eux laissèrent une descendance ici.... le grand père de mon grand père faisait partie de ceux là, et avant de se retrouver à l'Ile des Pins il avait passé un an à Fort Boyard (là où ils tournent une autre connerie à la télé....)
En 1942 (je raccourcis, un peu, je peux pas tout raconter...) après l'attaque de Pearl Harbor, les forces américaines utilisèrent mon archipel comme base avancée pour aller foutre sur la gueule aux Japs...
A l'époque il y avait 60.000 habitants en tout et pour tout sur l'ensemble de la Calédonie...
En quatre ans, il est passé pas loin de 1.000.000 de soldats américains par chez moi...
Ca a été COLOSSAL.... Des Jeep, des camions américains, des bases US Air Force, des ateliers, des hopitaux partout.... Et des centaines et des centaines de Harley Davidson 750 WLA comme la mienne....
Enorme, gigantesque, colossal, pharamineux, il n'y a pas assez de mots dans la langue française pour bien raconter cette époque extraordinaire qui profondément marqué l'inconscient collectif local....
Et après, à la fin de la guerre, ils sont partis comme ils étaient venus, ils sont pas restés comme en France....
Et c'était une occupation pacifique par des troupes alliées, il n'y a jamais eu de combats, ni de bombardements, non plus, par chez moi...
Donc, eh bien voilà, les Harley et les Jeep sont vachement bien vues par ici....
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Bon!... Fin du cours particulier pour aujourd'hui.... ça fait 85 euros...
Allez, tata, comme on dit ici, ou plutôt...
Tchôôô!!!....
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Re: Histoire de la Nouvelle Calédonie........
J'adore apprendre de nouvelles choses sur les terres inconnues, merci pour ce cours d'histoire, maitenant je connais l'origine du lieu du fofo...
Donc en gros même si vous avez été colonisé par la France, la plus grosse empreinte reste celle des Ricains ? :shock:
Donc en gros même si vous avez été colonisé par la France, la plus grosse empreinte reste celle des Ricains ? :shock:
Re: Histoire de la Nouvelle Calédonie........
tres bien ce post
un petit moment d'histoire-geographie pour certain de nous ça fait du bien de retourner un peu a l'ecole
:)
un petit moment d'histoire-geographie pour certain de nous ça fait du bien de retourner un peu a l'ecole
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Drickx-
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Excellente question...
jiss.r a écrit:J'adore apprendre de nouvelles choses sur les terres inconnues, merci pour ce cours d'histoire, maitenant je connais l'origine du lieu du fofo...
Donc en gros même si vous avez été colonisé par la France, la plus grosse empreinte reste celle des Ricains ? :shock:
Très pertinente, ta question...
En fait, la colonisation a eu lieu en 1853, donc, et les Français sont présents chez nous depuis... 154 ans... si je compte bien.... Les Américains ne sont restés que quatre ans, mais ça a été colossal...
Les missionnaires (surtout catholiques sur la Grande Terre, plus protestants sur les ïles) ont fait pas mal de boulot pour persuader les natifs d'ici de la chance immense qu'ils avaient de se faire piquer leur pays par la France...
C'est ça, le colonialisme....
Donc la réponse à ta question est: Oui et non....
Je sais qu'il y a des Normands qui lisent ceci, ça va leur plaîre, ce genre de réponse...
A+
Gil-
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Date d'inscription : 02/11/2007
Re: Histoire de la Nouvelle Calédonie........
Merci beaucoup Gil pour ce superbe reportage, j'ajoute un complément d'informations pour les amateurs d'histoire...
Les Kanak avant l’arrivée des Européens
La vie quotidienne
La culture de l’igname et du taro occupe la majeure partie du temps : les hommes défrichent, retournent la terre, aménagent les irrigations des tarodières et récoltent les premières ignames tandis que les femmes cassent les mottes, plantent, embellissent les champs.
Le travail fait l’objet d’une division : lors de la construction des cases, par exemple, les hommes abattent les troncs d’arbre, construisent la charpente ; les femmes vont chercher la paille pour les toitures, tressent les nattes pour l’intérieur.
Pour de multiples raisons (ruptures d’alliances, conquête de nouvelles terres, profanation de lieux tabous...) les groupes se faisaient fréquemment la guerre. On fait circuler la monnaie kanak pour prévenir les alliés, on invoque les ancêtres pour obtenir leur protection, on prépare les armes : sagaïes, frondes, casse-têtes...
Les combats donnent aussi lieu à la pratique rituelle de l’anthropophagie.
Danseurs loyaltiens au début du XXe siècle
L’organisation sociale et religieuse
Les échanges ont lieu lors des cérémonies coutumières et ont pour but de créer, de renforcer ou de perpétuer les alliances entre les différents clans, à l’occasion des mariages, des adoptions ou des naissances. Les échanges sont toujours équivalents : c’est le don et le contre-don. Les dieux sont les ancêtres fondateurs des clans. Les esprits sont ceux des personnes décédées.
Après leur mort, leurs successeurs les invoquent pour faire tomber la pluie, faire pousser les cultures, pour obtenir leur protection durant les guerres...
Leurs crânes reposent généralement sur un rocher aménagé à cet effet et c’est là que se font les invocations.
Reposoir de crânes dans la chaîne centrale
L’organisation politique
Une chefferie kanak est composée de plusieurs clans, localisés dans un espace géographique donné, ayant des fonctions et des statuts spécifiques mais complémentaires pour maintenir l’équilibre social.
L’autorité du chef s’exprime par le respect et la considération qu’il inspire mais il préside les grandes cérémonies coutumières comme la fête de l’igname, les deuils, les mariages et les inhumations. Aucun signe extérieur ne différencie le chef, ou frère aîné, du reste du groupe.
Arbitrant les conflits coutumiers et fonciers, il est le garant de la tradition, des grandes valeurs morales et sociales de la société kanak.
Il existe une grande diversité linguistique qui se perpétue à l’heure actuelle à travers les 28 langues ou dialectes encore en usage.
Les Kanak avant l’arrivée des Européens
La vie quotidienne
La culture de l’igname et du taro occupe la majeure partie du temps : les hommes défrichent, retournent la terre, aménagent les irrigations des tarodières et récoltent les premières ignames tandis que les femmes cassent les mottes, plantent, embellissent les champs.
Le travail fait l’objet d’une division : lors de la construction des cases, par exemple, les hommes abattent les troncs d’arbre, construisent la charpente ; les femmes vont chercher la paille pour les toitures, tressent les nattes pour l’intérieur.
Pour de multiples raisons (ruptures d’alliances, conquête de nouvelles terres, profanation de lieux tabous...) les groupes se faisaient fréquemment la guerre. On fait circuler la monnaie kanak pour prévenir les alliés, on invoque les ancêtres pour obtenir leur protection, on prépare les armes : sagaïes, frondes, casse-têtes...
Les combats donnent aussi lieu à la pratique rituelle de l’anthropophagie.
Danseurs loyaltiens au début du XXe siècle
L’organisation sociale et religieuse
Les échanges ont lieu lors des cérémonies coutumières et ont pour but de créer, de renforcer ou de perpétuer les alliances entre les différents clans, à l’occasion des mariages, des adoptions ou des naissances. Les échanges sont toujours équivalents : c’est le don et le contre-don. Les dieux sont les ancêtres fondateurs des clans. Les esprits sont ceux des personnes décédées.
Après leur mort, leurs successeurs les invoquent pour faire tomber la pluie, faire pousser les cultures, pour obtenir leur protection durant les guerres...
Leurs crânes reposent généralement sur un rocher aménagé à cet effet et c’est là que se font les invocations.
Reposoir de crânes dans la chaîne centrale
L’organisation politique
Une chefferie kanak est composée de plusieurs clans, localisés dans un espace géographique donné, ayant des fonctions et des statuts spécifiques mais complémentaires pour maintenir l’équilibre social.
L’autorité du chef s’exprime par le respect et la considération qu’il inspire mais il préside les grandes cérémonies coutumières comme la fête de l’igname, les deuils, les mariages et les inhumations. Aucun signe extérieur ne différencie le chef, ou frère aîné, du reste du groupe.
Arbitrant les conflits coutumiers et fonciers, il est le garant de la tradition, des grandes valeurs morales et sociales de la société kanak.
Il existe une grande diversité linguistique qui se perpétue à l’heure actuelle à travers les 28 langues ou dialectes encore en usage.
Dernière édition par le Mar 27 Nov 2007 - 17:18, édité 1 fois
Re: Histoire de la Nouvelle Calédonie........
Le BAGNE : Transportés, déportés et relégués
En 1863, la Nouvelle-Calédonie est désignée comme colonie pénitentiaire pour les condamnés aux travaux forcés, que l’on appelle les forçats, les transportés, ou plus communément, les bagnards.
Ils seront plus de 20 000 hommes et 250 femmes. L’apogée de la transportation se situe en 1886, année où l’administration pénitentiaire représente près de 700 agents qui encadrent 7600 condamnés et 1900 libérés.
La plupart des bagnards effectuent leur peine au pénitencier de l’île Nou.
Forçats (“Chapeaux de paille“) sur un chantier
La déportation est une peine politique qui permet d’éloigner les opposants ou les rebelles au gouvernement.
Entre 1872 et 1880, 4250 déportés arrivent en Nouvelle-Calédonie, à la suite des condamnations prononcées contre les insurgés de la Commune de Paris de 1871. Ces déportés restent à l’île des Pins essentiellement jusqu’en 1880, année où une loi d’amnistie les autorise à repartir. Moins de 40 familles décident alors de s’établir en Nouvelle-Calédonie. Après l’insurrection du cheik El Mokranien Algérie, plusieurs centaines de Kabyles sont également déportés dans la région de Bourail en 1871. Ils sont amnistiés en 1895 mais beaucoup d’entre eux fondent des lignées calédoniennes.
En 1885, une nouvelle loi stipule que désormais, les récidivistes soient « relégués » outre-mer. Au total, il y a plus de 3300 hommes et 457 femmes relégués en Nouvelle-Calédonie. Les lieux de la relégation sont l’île des Pins, Prony et la Ouaménie. En 1894, le gouverneur Feillet obtient l’arrêt des convois de condamnés. (“Fermeture du robinet d’eau sale”).
Les derniers centres pénitentiaires sont fermés en 1922 et en 1931, la Nouvelle-Calédonie n’est plus terre de bagne. Forçats (”Chapeaux de paille“) sur un chantier
La colonisation pénale
La loi de 1854 dit : « Les condamnés qui se seront rendus dignes d’indulgence par leur bonne conduite, leur travail et leur repentir, pourront obtenir une concession de terrain ». Les plus méritants, sont donc destinés aux concessions situées sur les centres pénitentiaires dont les principaux sont Bourail, La Foa, le Diahot, Pouembout et Prony.
Les concessions peuvent être urbaines ou rurales ; ces dernières sont les plus nombreuses et il est donc nécessaire de constituer un important domaine pénitentiaire. Celui-ci représente 110 000 hectares des meilleures terres du pays, souvent prélevées au détriment des tribus ; c’est d’ailleurs l’une des causes de l’insurrection de 1878.
La transportation est à l’origine d’une importante infrastructure (bâtiments, routes, ponts), de l’installation à la terre du premier paysannat calédonien, ainsi que de la venue de nombreux techniciens, parmi les condamnés ou les agents de la Pénitentiaire. Leurs connaissances et leur travail ont largement contribué à la mise en valeur du pays.
En 1863, la Nouvelle-Calédonie est désignée comme colonie pénitentiaire pour les condamnés aux travaux forcés, que l’on appelle les forçats, les transportés, ou plus communément, les bagnards.
Ils seront plus de 20 000 hommes et 250 femmes. L’apogée de la transportation se situe en 1886, année où l’administration pénitentiaire représente près de 700 agents qui encadrent 7600 condamnés et 1900 libérés.
La plupart des bagnards effectuent leur peine au pénitencier de l’île Nou.
Forçats (“Chapeaux de paille“) sur un chantier
La déportation est une peine politique qui permet d’éloigner les opposants ou les rebelles au gouvernement.
Entre 1872 et 1880, 4250 déportés arrivent en Nouvelle-Calédonie, à la suite des condamnations prononcées contre les insurgés de la Commune de Paris de 1871. Ces déportés restent à l’île des Pins essentiellement jusqu’en 1880, année où une loi d’amnistie les autorise à repartir. Moins de 40 familles décident alors de s’établir en Nouvelle-Calédonie. Après l’insurrection du cheik El Mokranien Algérie, plusieurs centaines de Kabyles sont également déportés dans la région de Bourail en 1871. Ils sont amnistiés en 1895 mais beaucoup d’entre eux fondent des lignées calédoniennes.
En 1885, une nouvelle loi stipule que désormais, les récidivistes soient « relégués » outre-mer. Au total, il y a plus de 3300 hommes et 457 femmes relégués en Nouvelle-Calédonie. Les lieux de la relégation sont l’île des Pins, Prony et la Ouaménie. En 1894, le gouverneur Feillet obtient l’arrêt des convois de condamnés. (“Fermeture du robinet d’eau sale”).
Les derniers centres pénitentiaires sont fermés en 1922 et en 1931, la Nouvelle-Calédonie n’est plus terre de bagne. Forçats (”Chapeaux de paille“) sur un chantier
La colonisation pénale
La loi de 1854 dit : « Les condamnés qui se seront rendus dignes d’indulgence par leur bonne conduite, leur travail et leur repentir, pourront obtenir une concession de terrain ». Les plus méritants, sont donc destinés aux concessions situées sur les centres pénitentiaires dont les principaux sont Bourail, La Foa, le Diahot, Pouembout et Prony.
Les concessions peuvent être urbaines ou rurales ; ces dernières sont les plus nombreuses et il est donc nécessaire de constituer un important domaine pénitentiaire. Celui-ci représente 110 000 hectares des meilleures terres du pays, souvent prélevées au détriment des tribus ; c’est d’ailleurs l’une des causes de l’insurrection de 1878.
La transportation est à l’origine d’une importante infrastructure (bâtiments, routes, ponts), de l’installation à la terre du premier paysannat calédonien, ainsi que de la venue de nombreux techniciens, parmi les condamnés ou les agents de la Pénitentiaire. Leurs connaissances et leur travail ont largement contribué à la mise en valeur du pays.
Dernière édition par le Mar 27 Nov 2007 - 17:19, édité 1 fois
Re: Histoire de la Nouvelle Calédonie........
Du peuplement austronésien à l’émergence de la civilisation kanak
La période de Koné : un peuplement littoral (-1100 à +200)
Les plus anciennes traces indiscutables de la présence de l’homme en Nouvelle-Calédonie sont actuellement datées d’environ 1100 ans av. J.C., avec l’arrivée de populations austronésiennes fabriquant de la céramique. La poterie la plus originale apportée par ces navigateurs était la poterie Lapita. Ce nom provient d’un site de la région de Koné.
La poterie Lapita est décorée de nombreux motifs géométriques pointillés ou incisés. À cette période, existe aussi la poterie de Podtanéan décorée de motifs allongés réalisés à l’aide d’un battoir en bois et utilisée pour la cuisine.
La majorité des sites découverts à ce jour sont situés en bord de mer. Seuls quelques vestiges d’habitations ont été retrouvés lors de fouilles. Il s’agit de restes de cases rondes, parfois entourées de palissades. Vers 200 ans après J.-C., la poterie Lapita cesse d’être fabriquée.
La période de Naïa-Oundjo : un peuplement de l’intérieur (200 à 1800)
Après +200, une séparation culturelle intervient. Dans le nord, la technique ancienne de la poterie au battoir est maintenue. Ce type céramique est nommé poterie d’Oundjo surnommée aussi « la marmite canaque ». Dans le sud, les décors incisés remplacent progressivement les décors pointillés, et des anses apparaissent sur les poteries.
La période de Naïa-Oundjo se caractérise principalement par le peuplement de l’intérieur de la Grande Terre par une population permanente. Les clans s’installent sur les plaines fertiles des vallées. Ils déboisent les collines et les montagnes pour y faire des jardins horticoles, puis des tarodières irriguées sur le flanc des montagnes.
La période de Koné : un peuplement littoral (-1100 à +200)
Les plus anciennes traces indiscutables de la présence de l’homme en Nouvelle-Calédonie sont actuellement datées d’environ 1100 ans av. J.C., avec l’arrivée de populations austronésiennes fabriquant de la céramique. La poterie la plus originale apportée par ces navigateurs était la poterie Lapita. Ce nom provient d’un site de la région de Koné.
La poterie Lapita est décorée de nombreux motifs géométriques pointillés ou incisés. À cette période, existe aussi la poterie de Podtanéan décorée de motifs allongés réalisés à l’aide d’un battoir en bois et utilisée pour la cuisine.
La majorité des sites découverts à ce jour sont situés en bord de mer. Seuls quelques vestiges d’habitations ont été retrouvés lors de fouilles. Il s’agit de restes de cases rondes, parfois entourées de palissades. Vers 200 ans après J.-C., la poterie Lapita cesse d’être fabriquée.
La période de Naïa-Oundjo : un peuplement de l’intérieur (200 à 1800)
Après +200, une séparation culturelle intervient. Dans le nord, la technique ancienne de la poterie au battoir est maintenue. Ce type céramique est nommé poterie d’Oundjo surnommée aussi « la marmite canaque ». Dans le sud, les décors incisés remplacent progressivement les décors pointillés, et des anses apparaissent sur les poteries.
La période de Naïa-Oundjo se caractérise principalement par le peuplement de l’intérieur de la Grande Terre par une population permanente. Les clans s’installent sur les plaines fertiles des vallées. Ils déboisent les collines et les montagnes pour y faire des jardins horticoles, puis des tarodières irriguées sur le flanc des montagnes.
Re: Histoire de la Nouvelle Calédonie........
La révolte de 1878
Les origines de la révolte
De nombreux Kanak sont mécontents car la colonisation grignote leurs terres, profane leurs lieux sacrés et les traite parfois en êtres inférieurs. Des incidents ont régulièrement lieu. Or en 1877, à cause de la sécheresse, le bétail détruit les cultures indigènes sur les terres limitrophes de la pénitentiaire et parfois dans les tribus. De plus, en décembre débute la délimitation des tribus de la région de La Foa. C’est alors que le libéré Chêne, sa femme mélanésienne et leur fils sont assassinés le 19 juin 1878, entraînant l’arrestation des chefs de la région.
La grande révolte (juin 1878-juin 1879)
Les 25 et 26 juin, Ataï et ses guerriers attaquent La Foa et Bouloupari et libèrent les chefs. Ils massacrent aussi une centaine d’ Européens et détruisent tout sur leur passage. Mais le 27 juin, le lieutenant de vaisseau Servan obtient le ralliement du chef de guerre Nondo, de Canala, qui trouve là l’occasion de se battre contre des ennemis héréditaires.
Guerriers canaques au XIXe siècle
Désormais les Kanak choisissent leur camp suivant leurs alliances traditionnelles et une majorité de tribus rejoint les Français. Les combats continuent et s’étendent, malgré la mort d’Ataï le 1er septembre.
D’autres foyers de révolte se déclarent sur la côte Ouest car beaucoup de tribus se soulèvent par peur des représailles. En février 1879, le gouverneur Olry promet le pardon aux insurgés qui se rendent le 3 juin, l’état de siège est levé entre Bouloupari et Bourail.
Un lourd bilan
Plus de 1000 morts dont 200 Européens et 800 à 1000 Canaques. Plus de 1500 d’entre eux sont déportés, certains à Tahiti.
Beaucoup de colons sont ruinés et les autorités s’interrogent un moment sur l’avenir de la colonie.
Les origines de la révolte
De nombreux Kanak sont mécontents car la colonisation grignote leurs terres, profane leurs lieux sacrés et les traite parfois en êtres inférieurs. Des incidents ont régulièrement lieu. Or en 1877, à cause de la sécheresse, le bétail détruit les cultures indigènes sur les terres limitrophes de la pénitentiaire et parfois dans les tribus. De plus, en décembre débute la délimitation des tribus de la région de La Foa. C’est alors que le libéré Chêne, sa femme mélanésienne et leur fils sont assassinés le 19 juin 1878, entraînant l’arrestation des chefs de la région.
La grande révolte (juin 1878-juin 1879)
Les 25 et 26 juin, Ataï et ses guerriers attaquent La Foa et Bouloupari et libèrent les chefs. Ils massacrent aussi une centaine d’ Européens et détruisent tout sur leur passage. Mais le 27 juin, le lieutenant de vaisseau Servan obtient le ralliement du chef de guerre Nondo, de Canala, qui trouve là l’occasion de se battre contre des ennemis héréditaires.
Guerriers canaques au XIXe siècle
Désormais les Kanak choisissent leur camp suivant leurs alliances traditionnelles et une majorité de tribus rejoint les Français. Les combats continuent et s’étendent, malgré la mort d’Ataï le 1er septembre.
D’autres foyers de révolte se déclarent sur la côte Ouest car beaucoup de tribus se soulèvent par peur des représailles. En février 1879, le gouverneur Olry promet le pardon aux insurgés qui se rendent le 3 juin, l’état de siège est levé entre Bouloupari et Bourail.
Un lourd bilan
Plus de 1000 morts dont 200 Européens et 800 à 1000 Canaques. Plus de 1500 d’entre eux sont déportés, certains à Tahiti.
Beaucoup de colons sont ruinés et les autorités s’interrogent un moment sur l’avenir de la colonie.
Re: Histoire de la Nouvelle Calédonie........
Le temps précolonial des aventuriers et des missionnaires.
Passage puis implantation des premiers aventuriers (1820-1860)
Les chasseurs de baleines
Dès le début du XIXe siècle, les chasseurs de baleines et de cachalots découvrent les richesses en cétacés des mers du Sud. Ils fréquentent les eaux calédoniennes à partir de 1810-1820. Les bateaux relâchent aux îles Loyauté et dans le Nord pour s’approvisionner en eau et en vivres.
Une station pour l’extraction de l’huile de baleine a même fonctionné à Lifou. Mais le remplacement de l’huile de baleine par le pétrole et l’épuisement des bancs de baleines entraînent la fin de cette activité en Nouvelle-Calédonie après 1860.
À la recherche du santal
Le développement des premiers centres australiens contribue à l’établissement de circuits commerciaux et très vite quelques denrées permettent de faire de gros profits.
L’ouverture du marché chinois, gros producteur de thé mais peu intéressé par les produits manufacturés européens, permet aux commerçants de se faire payer le santal et le trépang au plus haut prix.
C’est le commerce du bois de santal qui provoque les premiers échanges entre les Mélanésiens de Nouvelle-Calédonie et le monde moderne des Européens. Ils durent de 1841 jusqu’à la fin des années 1850.
Le santal est un arbuste au cœur très odoriférant. Il est très demandé par les chinois qui s’en servent pour fabriquer l’encens brûlé dans les temples, en parfumerie et en ébénisterie.
D’autres produits intéressent également les commerçants comme la nacre et surtout l’huile de coco.
La préparation du trépang
Des commerçants intrépides
Les premiers Européens s’installent en Nouvelle-Calédonie. Les armateurs Townes et Paddon édifient des stations permanentes de travail, le premier à l’île des Pins en 1848, le second à l’île des Pins puis à l’île Nou en 1854. Les santaliers troquent des morceaux de fer, des tissus, des perles de verre, du tabac et bientôt quelques fusils et balles, contre le bois de santal et le travail volontaire des Mélanésiens (coupe, nettoyage et transport du bois jusqu’à la plage).
Le santal est ensuite acheminé jusqu’en Chine où il est échangé contre du thé qui sera revendu en Australie.
Passage puis implantation des premiers aventuriers (1820-1860)
Les chasseurs de baleines
Dès le début du XIXe siècle, les chasseurs de baleines et de cachalots découvrent les richesses en cétacés des mers du Sud. Ils fréquentent les eaux calédoniennes à partir de 1810-1820. Les bateaux relâchent aux îles Loyauté et dans le Nord pour s’approvisionner en eau et en vivres.
Une station pour l’extraction de l’huile de baleine a même fonctionné à Lifou. Mais le remplacement de l’huile de baleine par le pétrole et l’épuisement des bancs de baleines entraînent la fin de cette activité en Nouvelle-Calédonie après 1860.
À la recherche du santal
Le développement des premiers centres australiens contribue à l’établissement de circuits commerciaux et très vite quelques denrées permettent de faire de gros profits.
L’ouverture du marché chinois, gros producteur de thé mais peu intéressé par les produits manufacturés européens, permet aux commerçants de se faire payer le santal et le trépang au plus haut prix.
C’est le commerce du bois de santal qui provoque les premiers échanges entre les Mélanésiens de Nouvelle-Calédonie et le monde moderne des Européens. Ils durent de 1841 jusqu’à la fin des années 1850.
Le santal est un arbuste au cœur très odoriférant. Il est très demandé par les chinois qui s’en servent pour fabriquer l’encens brûlé dans les temples, en parfumerie et en ébénisterie.
D’autres produits intéressent également les commerçants comme la nacre et surtout l’huile de coco.
La préparation du trépang
Des commerçants intrépides
Les premiers Européens s’installent en Nouvelle-Calédonie. Les armateurs Townes et Paddon édifient des stations permanentes de travail, le premier à l’île des Pins en 1848, le second à l’île des Pins puis à l’île Nou en 1854. Les santaliers troquent des morceaux de fer, des tissus, des perles de verre, du tabac et bientôt quelques fusils et balles, contre le bois de santal et le travail volontaire des Mélanésiens (coupe, nettoyage et transport du bois jusqu’à la plage).
Le santal est ensuite acheminé jusqu’en Chine où il est échangé contre du thé qui sera revendu en Australie.
Re: Histoire de la Nouvelle Calédonie........
L’installation des missionnaires (1840-1851)
Les protestants aux îles Loyauté
Les missionnaires anglais de la London Missionary Society (L.M.S.) décident, à partir de 1797, de christianiser le Pacifique.
L’archipel calédonien est atteint en 1840.
Stèle de Fao à Lifou
Les missions protestantes reposent sur quelques hommes courageux, les teachers, des catéchistes samoans et rarotongans. Après des tentatives infructueuses sur la Grande Terre et à l’île des Pins, la conversion des chefs Nidoïsh Naisseline à Maré (1848) et Boula à Lifou (1851) permet aux teachers Tataïo et Fao de s’implanter définitivement.
Plus tard, des pasteurs européens s’installeront et Ouvéa sera atteinte en 1856.
Ce succès, le plus grand rencontré en Mélanésie, explique que les Loyauté soient actuellement encore à forte majorité protestante et que de nombreuses traditions restent vivantes (religieuses, culinaires ou sociologiques ; mots d’origine anglaise dans les langues des îles, jeu du cricket...).
Les catholiques sur la Grande-Terre
Les premières conversions d’Océaniens à la foi protestante incitent les pères de la Société de Marie à s’implanter en Mélanésie.
Fin 1843, un navire de guerre français amène à Balade via Wallis un évêque, Mgr Douarre, et quatre missionnaires maristes.
Les missionnaires maristes, comme les protestants, réprouvent l’anthropophagie et ils regrettent que la femme soit accablée de travaux. Ils luttent contre la polygamie, ou l’usage d’abandonner les malades. Mais les Kanaks attaquent, en 1847, la mission de Balade où le frère Blaise Marmoiton trouve le martyr.
Après plusieurs années d’exil, les missionnaires reviennent cependant à Balade en 1851.
La prise de possession de la Nouvelle-Calédonie par la France, un pays majoritairement catholique, explique que, seuls, les missionnaires catholiques soient autorisés, tout au long du XIXe siècle, à s’installer sur la Grande Terre. Voilà pourquoi encore aujourd’hui, cette dernière est surtout catholique.
Les protestants aux îles Loyauté
Les missionnaires anglais de la London Missionary Society (L.M.S.) décident, à partir de 1797, de christianiser le Pacifique.
L’archipel calédonien est atteint en 1840.
Stèle de Fao à Lifou
Les missions protestantes reposent sur quelques hommes courageux, les teachers, des catéchistes samoans et rarotongans. Après des tentatives infructueuses sur la Grande Terre et à l’île des Pins, la conversion des chefs Nidoïsh Naisseline à Maré (1848) et Boula à Lifou (1851) permet aux teachers Tataïo et Fao de s’implanter définitivement.
Plus tard, des pasteurs européens s’installeront et Ouvéa sera atteinte en 1856.
Ce succès, le plus grand rencontré en Mélanésie, explique que les Loyauté soient actuellement encore à forte majorité protestante et que de nombreuses traditions restent vivantes (religieuses, culinaires ou sociologiques ; mots d’origine anglaise dans les langues des îles, jeu du cricket...).
Les catholiques sur la Grande-Terre
Les premières conversions d’Océaniens à la foi protestante incitent les pères de la Société de Marie à s’implanter en Mélanésie.
Fin 1843, un navire de guerre français amène à Balade via Wallis un évêque, Mgr Douarre, et quatre missionnaires maristes.
Les missionnaires maristes, comme les protestants, réprouvent l’anthropophagie et ils regrettent que la femme soit accablée de travaux. Ils luttent contre la polygamie, ou l’usage d’abandonner les malades. Mais les Kanaks attaquent, en 1847, la mission de Balade où le frère Blaise Marmoiton trouve le martyr.
Après plusieurs années d’exil, les missionnaires reviennent cependant à Balade en 1851.
La prise de possession de la Nouvelle-Calédonie par la France, un pays majoritairement catholique, explique que, seuls, les missionnaires catholiques soient autorisés, tout au long du XIXe siècle, à s’installer sur la Grande Terre. Voilà pourquoi encore aujourd’hui, cette dernière est surtout catholique.
Re: Histoire de la Nouvelle Calédonie........
La Nouvelle-Calédonie est intégrée à l’empire français (1853-1870)
La prise de possession par la France
La France de Napoléon III cherche une terre nouvelle, libre de toute occupation européenne, pour y fonder une colonie pénitentiaire. Par ailleurs, la France souhaite renforcer sa présence dans le Pacifique, encore faible, alors que l’Angleterre possède déjà l’Australie et la Nouvelle-Zélande et envisage d’annexer la Nouvelle-Calédonie. Enfin il faut protéger et soutenir les missionnaires et les navires de commerce français.
Le contre-amiral Febvrier-Despointes, venant de Tahiti, organise à Balade, le 24 septembre 1853, la cérémonie officielle de prise de possession en présence des missionnaires et des chefs locaux. La cérémonie se répète à l’île des Pins, le 29 septembre, en présence du Chef Vendegou qui signe l’acte officiel.
Les débuts de la colonie (1853-1860)
De 1853 à 1860, la Nouvelle-Calédonie est rattachée aux Établissements Français d’Océanie (Tahiti). Il faut un chef-lieu à cette nouvelle colonie. Tardy de Montravel arrête son choix sur Nouméa qui offre de nombreux avantages. La rade est grande, profonde et bien abritée des vents. Le site est également facile à défendre. Le chef-lieu est baptisé Port-de-France, en juin 1854. Afin d’assurer la défense du site, un fortin, le fort Constantine, est rapidement construit. Les premiers lots de Port-de-France sont attribués ainsi que les premières concessions rurales autour du chef-lieu.
Port-de-France en 1864
Dès 1855, l’extension de la colonisation provoque l’opposition de certains chefs canaques qui se sentent dépossédés de leurs terres. Sur la côte Est, les insurgés sont principalement les chefs Bouarate (Hienghène) et Bouéone (Balade).
Dans la région de Port-de-France l’opposition est menée par le chef Kuindo.
L’impulsion décisive de Guillain, premier gouverneur (1862-1870)
À partir de 1862, la Nouvelle-Calédonie est érigée en colonie autonome. Tout est à faire : organiser la transportation, la colonisation pénale, la colonisation libre. Le premier gouverneur, Charles Guillain, doit aussi créer l’administration, organiser l’économie et conduire une politique indigène. Il favorise l’agriculture et l’élevage grâce entre autres à une ferme modèle installée à Yahoué, tandis que l’ingénieur Jules Garnier explore de 1863 à 1866, les richesses minières de la Grande Terre.
Guillain, saint-simonien convaincu, fut un ardent défenseur tant de l’assimilation que de la colonisation. L’assimilation doit favoriser la rencontre pacifique et tolérante des deux cultures. En 1867, les tribus sont créées et, l’année suivante, les terres tribales, constituées en « réserves », sont déclarées « inaliénables et incommutables ».
Les réserves doivent protéger la société traditionnelle des excès de la colonisation.
En encourageant la petite propriété, c’est-à-dire jusqu’à 500 ha, Guillain attire de nombreux immigrants. En 1870, on compte 1300 Européens installés à Nouméa, au Mont-Dore, à Saint-Vincent.
La prise de possession par la France
La France de Napoléon III cherche une terre nouvelle, libre de toute occupation européenne, pour y fonder une colonie pénitentiaire. Par ailleurs, la France souhaite renforcer sa présence dans le Pacifique, encore faible, alors que l’Angleterre possède déjà l’Australie et la Nouvelle-Zélande et envisage d’annexer la Nouvelle-Calédonie. Enfin il faut protéger et soutenir les missionnaires et les navires de commerce français.
Le contre-amiral Febvrier-Despointes, venant de Tahiti, organise à Balade, le 24 septembre 1853, la cérémonie officielle de prise de possession en présence des missionnaires et des chefs locaux. La cérémonie se répète à l’île des Pins, le 29 septembre, en présence du Chef Vendegou qui signe l’acte officiel.
Les débuts de la colonie (1853-1860)
De 1853 à 1860, la Nouvelle-Calédonie est rattachée aux Établissements Français d’Océanie (Tahiti). Il faut un chef-lieu à cette nouvelle colonie. Tardy de Montravel arrête son choix sur Nouméa qui offre de nombreux avantages. La rade est grande, profonde et bien abritée des vents. Le site est également facile à défendre. Le chef-lieu est baptisé Port-de-France, en juin 1854. Afin d’assurer la défense du site, un fortin, le fort Constantine, est rapidement construit. Les premiers lots de Port-de-France sont attribués ainsi que les premières concessions rurales autour du chef-lieu.
Port-de-France en 1864
Dès 1855, l’extension de la colonisation provoque l’opposition de certains chefs canaques qui se sentent dépossédés de leurs terres. Sur la côte Est, les insurgés sont principalement les chefs Bouarate (Hienghène) et Bouéone (Balade).
Dans la région de Port-de-France l’opposition est menée par le chef Kuindo.
L’impulsion décisive de Guillain, premier gouverneur (1862-1870)
À partir de 1862, la Nouvelle-Calédonie est érigée en colonie autonome. Tout est à faire : organiser la transportation, la colonisation pénale, la colonisation libre. Le premier gouverneur, Charles Guillain, doit aussi créer l’administration, organiser l’économie et conduire une politique indigène. Il favorise l’agriculture et l’élevage grâce entre autres à une ferme modèle installée à Yahoué, tandis que l’ingénieur Jules Garnier explore de 1863 à 1866, les richesses minières de la Grande Terre.
Guillain, saint-simonien convaincu, fut un ardent défenseur tant de l’assimilation que de la colonisation. L’assimilation doit favoriser la rencontre pacifique et tolérante des deux cultures. En 1867, les tribus sont créées et, l’année suivante, les terres tribales, constituées en « réserves », sont déclarées « inaliénables et incommutables ».
Les réserves doivent protéger la société traditionnelle des excès de la colonisation.
En encourageant la petite propriété, c’est-à-dire jusqu’à 500 ha, Guillain attire de nombreux immigrants. En 1870, on compte 1300 Européens installés à Nouméa, au Mont-Dore, à Saint-Vincent.
Re: Histoire de la Nouvelle Calédonie........
La colonie prend son essor (1880 - 1914)
Nouméa, centre des affaires
Affiche de la société du Tour de côte au début du XXe siècle
Le commerce représente en Nouvelle-Calédonie l’activité essentielle.
Il est monopolisé par le chef-lieu de l’archipel, Nouméa, qui devient un comptoir dès sa création. Dans le port se croisent les navires transportant les marchandises vers la métropole ou l’étranger et ceux qui desservent l’ensemble de l’archipel. Depuis sa fondation, la ville s’est profondément transformée. Elle compte 7 000 habitants à la fin du XIXe siècle soit 14 % de la population totale. Il y a 137 commerçants patentés en 1903. Le port s’est modernisé et un nouveau quai est inauguré en 1879.
Les maisons de commerce nouméennes traitent avec des sociétés françaises ou étran- gères puis redistribuent les produits en Nouvelle-Calédonie.
Parmi ces maisons, l’une d’entre elles prend bientôt une place privilégiée : les Établissements Ballande, qui ouvrent leur premier comptoir rue de l’Alma en 1883 puis assurent la distribution dans l’intérieur. Les maisons soutiennent aussi le développement en offrant des facilités de crédit aux colons.
La Nouvelle-Calédonie, terre minière
En 1863, des prospecteurs australiens trouvent de l’or à Pouébo. Le seul filon intéressant est exploité durant près de sept ans à la mine de Fern Hill. En 1872, on trouve du cuivre dans la région de Ouégoa. En 1880, commence l’exploitation du chrome dans la mine Lucky Hit, près de Plum. Plus tard, elle se développe dans le massif de la Tiébaghi. De 1896 à 1912, la Nouvelle-Calédonie est le troisième producteur mondial de chrome. À partir de 1883 se multiplient les demandes de concessions pour l’extraction de cobalt. On en exploite à Monéo, à Koumac, au Mont-Dore et à Canala.
Mais la production, sans concurrence jusqu’en 1905, s’écroule en 1910. De nombreuses autres substances sont également exploitées : le fer à Prony, le manganèse près de Voh. La découverte, en 1873, au Mont-Dore, d’un riche échantillon de ce minerai de couleur verte, allait déclencher une véritable ruée. Avant cette date, la consommation mondiale de nickel s’élevait à peine à 400 tonnes par an. En 1874, le minerai de nickel calédonien appelé garniérite fait l’objet de nombreuses demandes de concessions. Des mines s’ouvrent en de multiples points de la colonie : Boa Kaine à Canala, Bel Air à Houaïlou, mines de Thio... Les premiers travaux se font au pic ou à la pioche dans des galeries souterraines, puis sous forme de carrières.
La première usine de traitement est installée à la pointe Chaleix par la société Higginson, Hanckar et Cie. Elle cesse de fonctionner en 1885. En 1889, Jules Garnier et John Higginson fondent la Société Le Nickel. Seule l’usine de Doniambo établie en 1910 par la Société des hauts fourneaux de Nouméa perdure aujourd’hui.
Inauguration de l’usine de Doniambo en 1910
L’empreinte du gouverneur Feillet (1894-1902)
À la fin du XIXe siècle, les colons libres sont très peu nombreux. De plus, les troubles entraînés par l’insurrection de 1878 causent le départ d’une partie des paysans libres installés en brousse. Demeurent en place surtout quelques libérés auxquels l’administration avait attribué une parcelle de terre. Paul Feillet, arrivé en 1894, est surpris par la faiblesse de la population libre et prend des mesures pour peupler ce territoire par un recrutement en métropole.
L’administration française lance donc un appel aux volontaires, cultivateurs de préférence, et disposant d’un capital minimum de 5 000 francs-or destiné à faire vivre une famille en attendant les premières récoltes. Bientôt, trois cents familles répondent à l’appel. À leur arrivée, l’administration leur attribue une concession de 10 à 25 hectares sur une partie de laquelle le gouverneur Feillet conseille la culture du café... Mais les difficultés dues à l’isolement, la médiocrité des sols, parfois aussi l’inexpérience de certains colons pour le travail de la terre et surtout l’effondrement des cours du café en 1900 entraînent le relatif échec du « Plan Feillet ».
Sous le gouvernement de Feillet, et parallèlement au développement de la colonisation foncière, a également lieu la mise en place définitive du système des réserves, délimitant les terres des tribus. C’est aussi l’époque où, à partir de 1887, est généralisé le code de l’Indigénat qui fixe le statut des populations autochtones, comme dans le reste de l’empire colonial français.
Nouméa, centre des affaires
Affiche de la société du Tour de côte au début du XXe siècle
Le commerce représente en Nouvelle-Calédonie l’activité essentielle.
Il est monopolisé par le chef-lieu de l’archipel, Nouméa, qui devient un comptoir dès sa création. Dans le port se croisent les navires transportant les marchandises vers la métropole ou l’étranger et ceux qui desservent l’ensemble de l’archipel. Depuis sa fondation, la ville s’est profondément transformée. Elle compte 7 000 habitants à la fin du XIXe siècle soit 14 % de la population totale. Il y a 137 commerçants patentés en 1903. Le port s’est modernisé et un nouveau quai est inauguré en 1879.
Les maisons de commerce nouméennes traitent avec des sociétés françaises ou étran- gères puis redistribuent les produits en Nouvelle-Calédonie.
Parmi ces maisons, l’une d’entre elles prend bientôt une place privilégiée : les Établissements Ballande, qui ouvrent leur premier comptoir rue de l’Alma en 1883 puis assurent la distribution dans l’intérieur. Les maisons soutiennent aussi le développement en offrant des facilités de crédit aux colons.
La Nouvelle-Calédonie, terre minière
En 1863, des prospecteurs australiens trouvent de l’or à Pouébo. Le seul filon intéressant est exploité durant près de sept ans à la mine de Fern Hill. En 1872, on trouve du cuivre dans la région de Ouégoa. En 1880, commence l’exploitation du chrome dans la mine Lucky Hit, près de Plum. Plus tard, elle se développe dans le massif de la Tiébaghi. De 1896 à 1912, la Nouvelle-Calédonie est le troisième producteur mondial de chrome. À partir de 1883 se multiplient les demandes de concessions pour l’extraction de cobalt. On en exploite à Monéo, à Koumac, au Mont-Dore et à Canala.
Mais la production, sans concurrence jusqu’en 1905, s’écroule en 1910. De nombreuses autres substances sont également exploitées : le fer à Prony, le manganèse près de Voh. La découverte, en 1873, au Mont-Dore, d’un riche échantillon de ce minerai de couleur verte, allait déclencher une véritable ruée. Avant cette date, la consommation mondiale de nickel s’élevait à peine à 400 tonnes par an. En 1874, le minerai de nickel calédonien appelé garniérite fait l’objet de nombreuses demandes de concessions. Des mines s’ouvrent en de multiples points de la colonie : Boa Kaine à Canala, Bel Air à Houaïlou, mines de Thio... Les premiers travaux se font au pic ou à la pioche dans des galeries souterraines, puis sous forme de carrières.
La première usine de traitement est installée à la pointe Chaleix par la société Higginson, Hanckar et Cie. Elle cesse de fonctionner en 1885. En 1889, Jules Garnier et John Higginson fondent la Société Le Nickel. Seule l’usine de Doniambo établie en 1910 par la Société des hauts fourneaux de Nouméa perdure aujourd’hui.
Inauguration de l’usine de Doniambo en 1910
L’empreinte du gouverneur Feillet (1894-1902)
À la fin du XIXe siècle, les colons libres sont très peu nombreux. De plus, les troubles entraînés par l’insurrection de 1878 causent le départ d’une partie des paysans libres installés en brousse. Demeurent en place surtout quelques libérés auxquels l’administration avait attribué une parcelle de terre. Paul Feillet, arrivé en 1894, est surpris par la faiblesse de la population libre et prend des mesures pour peupler ce territoire par un recrutement en métropole.
L’administration française lance donc un appel aux volontaires, cultivateurs de préférence, et disposant d’un capital minimum de 5 000 francs-or destiné à faire vivre une famille en attendant les premières récoltes. Bientôt, trois cents familles répondent à l’appel. À leur arrivée, l’administration leur attribue une concession de 10 à 25 hectares sur une partie de laquelle le gouverneur Feillet conseille la culture du café... Mais les difficultés dues à l’isolement, la médiocrité des sols, parfois aussi l’inexpérience de certains colons pour le travail de la terre et surtout l’effondrement des cours du café en 1900 entraînent le relatif échec du « Plan Feillet ».
Sous le gouvernement de Feillet, et parallèlement au développement de la colonisation foncière, a également lieu la mise en place définitive du système des réserves, délimitant les terres des tribus. C’est aussi l’époque où, à partir de 1887, est généralisé le code de l’Indigénat qui fixe le statut des populations autochtones, comme dans le reste de l’empire colonial français.
Re: Histoire de la Nouvelle Calédonie........
La Première Guerre mondiale (1914 - 1918)
Le bataillon du Pacifique dans la guerre
Le premier contingent des volontaire calédoniens mobilisés dès août 1914 embarque sur le « Sontay », en avril 1915. Les engagés volontaires du bataillon de tirailleurs indigènes du deuxième contingent partent en juin 1916.
Ils sont intégrés au Bataillon Mixte du Pacifique, regroupant Calédoniens et Tahitiens. En tout, quatre contingents rejoignent la métropole de 1915 à 1917.
De 1916 à 1918, les combattants du Pacifique participent à de nombreuses batailles : à Verdun, Barleux, le Chemin des Dames, deuxième Bataille de la Marne... 2113 hommes sont partis rejoindre les 177 Calédoniens mobilisés sur place en métropole : 1006 d’origine européenne et 1107 Kanak ; 456 sont tombés au champ d’honneur.
Tirailleurs calédoniens avant leur départ pour l’Europe (1917)
La révolte canaque de 1917
Les kanac ont conscience de s’éloigner de plus en plus de leurs coutumes. Le problème des terres est toujours latent.
Le statut de l’Indigénat et les mesures de cantonnement les ont rendus méfiants. Aussi, depuis 1896, des troubles occasionnels touchent la région de Koné. En 1914, les chefs de Muéo, Témala, Hienghène et Tiwaka sont réunis par le chef Poindet Apengou et le sorcier Patéou pour un grand pilou de guerre. Finalement, le refus de certains Mélanésiens de partir pour le front et la diminution des effectifs militaires incitent ces chefs à établir le calendrier des hostilités, lors de la dernière réunion à Tiendanite, fin 1916. Le 17 février 1917, des tribus pro-françaises de Koniambo sont attaquées par Noël, le petit-chef de Tiamou. À partir de ce moment, l’insécurité règne.
Les attaques de stations se multiplient à Pouembout, dans la haute vallée d’Amoa, dans la vallée de la Tipindjé. La révolte reste circonscrite au grand rectangle Hienghène, Poindimié, Muéo, Voh. La dernière action de Noël est l’attaque, le 9 septembre, du poste militaire de Voh. Aidée de permissionnaires calédoniens et tahitiens, « l’expédition de pacification » se poursuit jusqu’à la mort de Noël, tué par une connaissance arabe en janvier 1918.
Le bataillon du Pacifique dans la guerre
Le premier contingent des volontaire calédoniens mobilisés dès août 1914 embarque sur le « Sontay », en avril 1915. Les engagés volontaires du bataillon de tirailleurs indigènes du deuxième contingent partent en juin 1916.
Ils sont intégrés au Bataillon Mixte du Pacifique, regroupant Calédoniens et Tahitiens. En tout, quatre contingents rejoignent la métropole de 1915 à 1917.
De 1916 à 1918, les combattants du Pacifique participent à de nombreuses batailles : à Verdun, Barleux, le Chemin des Dames, deuxième Bataille de la Marne... 2113 hommes sont partis rejoindre les 177 Calédoniens mobilisés sur place en métropole : 1006 d’origine européenne et 1107 Kanak ; 456 sont tombés au champ d’honneur.
Tirailleurs calédoniens avant leur départ pour l’Europe (1917)
La révolte canaque de 1917
Les kanac ont conscience de s’éloigner de plus en plus de leurs coutumes. Le problème des terres est toujours latent.
Le statut de l’Indigénat et les mesures de cantonnement les ont rendus méfiants. Aussi, depuis 1896, des troubles occasionnels touchent la région de Koné. En 1914, les chefs de Muéo, Témala, Hienghène et Tiwaka sont réunis par le chef Poindet Apengou et le sorcier Patéou pour un grand pilou de guerre. Finalement, le refus de certains Mélanésiens de partir pour le front et la diminution des effectifs militaires incitent ces chefs à établir le calendrier des hostilités, lors de la dernière réunion à Tiendanite, fin 1916. Le 17 février 1917, des tribus pro-françaises de Koniambo sont attaquées par Noël, le petit-chef de Tiamou. À partir de ce moment, l’insécurité règne.
Les attaques de stations se multiplient à Pouembout, dans la haute vallée d’Amoa, dans la vallée de la Tipindjé. La révolte reste circonscrite au grand rectangle Hienghène, Poindimié, Muéo, Voh. La dernière action de Noël est l’attaque, le 9 septembre, du poste militaire de Voh. Aidée de permissionnaires calédoniens et tahitiens, « l’expédition de pacification » se poursuit jusqu’à la mort de Noël, tué par une connaissance arabe en janvier 1918.
Re: Histoire de la Nouvelle Calédonie........
La « belle au bois dormant - L’entre-deux-guerres (1919 - 1939)
Le gouverneur Guyon (1925-1932)
Après la Première Guerre mondiale, la Nouvelle-Calédonie traverse une grave crise économique due à la diminution des ventes de nickel, à laquelle le Gouverneur Guyon, arrivé en 1925, essaie de remédier.
En 1926 a lieu la dernière tentative de colonisation agricole de la Nouvelle-Calédonie avec les Nordistes (219 personnes) qui s’installent notamment dans la région de Gouaro (Bourail) pour cultiver le coton. Faute de moyens et d’organisation, cet essai échoue.
Le pays en effet n’échappe pas à la crise mondiale. Certains Calédoniens connaissent une grande misère. Le café et le coton ne se vendent plus.
La vie quotidienne des Mélanésiens
L’évolution s’accélère dans le monde kanak. Les cases rondes d’autrefois ont pratiquement toutes disparu. Elles ont laissé place à des cases rectangulaires, aux toits de paille et aux murs de torchis. L’administration a créé des districts à la tête desquels elle a placé des grands chefs. Les petits chefs dirigent les tribus. Dans certaines régions, elle a nommé des chefs à la place de ceux qui existaient déjà. Il est à noter cependant que les Kanaks continuent toujours à l’heure actuelle de faire la différence. Aux anciennes cultures, l’igname et le taro, se sont ajoutées de nouvelles : manioc, café, arbres fruitiers (manguiers, orangers, mandariniers). Les Kanaks font aussi du coprah. Ils vont également travailler à l’extérieur, comme manœuvres, plantons, gardiens de bétail, moniteurs, infirmiers...
La récolte du café sur la Côte Est dans les années trente
Ils ont été entièrement christianisés par les missionnaires protestants et catholiques. Le renouveau démographique témoigne que les Kanak ont ainsi intégré, non sans heurts, ces différents éléments extérieurs, tout en réussissant à maintenir l’essentiel de leurs traditions. Cependant, ils restent régis par le Code de l’Indigénat , cantonnés dans les réserves et soumis à l’impôt de capitation. Quelques anciens combattants engagés volontaires ont reçu la citoyenneté française.
La vie en brousse
La vie est rude pour les colons. Les habitations sont rustiques et les marchandises, fort chères, font souvent défaut. Seuls un travail acharné et une grande ingéniosité permettent un minimum de confort. L’électricité n’est accessible qu’aux plus riches, les fourneaux à pétrole et les fers à repasser à essence sont encore considérés comme un luxe.
Les communications sont difficiles en raison du relief de l’île et les familles sont donc isolées. Un quotidien, La France Australe et un bi-hebdomadaire, Le Bulletin du Commerce constituent la seule source d’information écrite locale mais il faut compter une semaine pour qu’ils parviennent à l’extrêmité de l’île. Il faut attendre l’année 1937 pour entendre les premières émissions de Radio-Nouméa.
Une nombreuse main-d’œuvre asiatique
Le besoin de main-d’œuvre explique l’arrivée des Asiatiques en Nouvelle-Calédonie depuis la fin du XIXe siècle. Un premier convoi de contractuels japonais arrive pour le compte de la S.L.N. le 18 janvier 1892. À l’issue de leur contrat, ils ont été nombreux à s’installer, comme ils en ont le droit, pour faire du commerce, de la pêche, de l’agriculture, ou du maraîchage. Par ailleurs, deux colonies répondent favorablement à la politique d’immigration sous contrat : l’Indochine française et l’Indonésie hollandaise. Les premiers Javanais sont arrivés le 16 février 1896.
En 1929, trois ouvriers sur quatre sont asiatiques. Après la guerre, en 1945, le gouverneur Tallec accordera la résidence libre à tous les immigrants entrés par contrat de travail. Leurs enfants obtiendront ensuite la nationalité française et se sont intégrés à la société calédonienne.
La vie s’organise dans les colonies
En 1937, sont appliquées sur le territoire les premières mesures du Front Populaire (loi des 40 heures et congés payés). L’année 1939 semble ouvrir de nouveaux horizons à la Nouvelle-Calédonie : un siège de député est sur le point de lui être accordé.
Le gouverneur Guyon (1925-1932)
Après la Première Guerre mondiale, la Nouvelle-Calédonie traverse une grave crise économique due à la diminution des ventes de nickel, à laquelle le Gouverneur Guyon, arrivé en 1925, essaie de remédier.
En 1926 a lieu la dernière tentative de colonisation agricole de la Nouvelle-Calédonie avec les Nordistes (219 personnes) qui s’installent notamment dans la région de Gouaro (Bourail) pour cultiver le coton. Faute de moyens et d’organisation, cet essai échoue.
Le pays en effet n’échappe pas à la crise mondiale. Certains Calédoniens connaissent une grande misère. Le café et le coton ne se vendent plus.
La vie quotidienne des Mélanésiens
L’évolution s’accélère dans le monde kanak. Les cases rondes d’autrefois ont pratiquement toutes disparu. Elles ont laissé place à des cases rectangulaires, aux toits de paille et aux murs de torchis. L’administration a créé des districts à la tête desquels elle a placé des grands chefs. Les petits chefs dirigent les tribus. Dans certaines régions, elle a nommé des chefs à la place de ceux qui existaient déjà. Il est à noter cependant que les Kanaks continuent toujours à l’heure actuelle de faire la différence. Aux anciennes cultures, l’igname et le taro, se sont ajoutées de nouvelles : manioc, café, arbres fruitiers (manguiers, orangers, mandariniers). Les Kanaks font aussi du coprah. Ils vont également travailler à l’extérieur, comme manœuvres, plantons, gardiens de bétail, moniteurs, infirmiers...
La récolte du café sur la Côte Est dans les années trente
Ils ont été entièrement christianisés par les missionnaires protestants et catholiques. Le renouveau démographique témoigne que les Kanak ont ainsi intégré, non sans heurts, ces différents éléments extérieurs, tout en réussissant à maintenir l’essentiel de leurs traditions. Cependant, ils restent régis par le Code de l’Indigénat , cantonnés dans les réserves et soumis à l’impôt de capitation. Quelques anciens combattants engagés volontaires ont reçu la citoyenneté française.
La vie en brousse
La vie est rude pour les colons. Les habitations sont rustiques et les marchandises, fort chères, font souvent défaut. Seuls un travail acharné et une grande ingéniosité permettent un minimum de confort. L’électricité n’est accessible qu’aux plus riches, les fourneaux à pétrole et les fers à repasser à essence sont encore considérés comme un luxe.
Les communications sont difficiles en raison du relief de l’île et les familles sont donc isolées. Un quotidien, La France Australe et un bi-hebdomadaire, Le Bulletin du Commerce constituent la seule source d’information écrite locale mais il faut compter une semaine pour qu’ils parviennent à l’extrêmité de l’île. Il faut attendre l’année 1937 pour entendre les premières émissions de Radio-Nouméa.
Une nombreuse main-d’œuvre asiatique
Le besoin de main-d’œuvre explique l’arrivée des Asiatiques en Nouvelle-Calédonie depuis la fin du XIXe siècle. Un premier convoi de contractuels japonais arrive pour le compte de la S.L.N. le 18 janvier 1892. À l’issue de leur contrat, ils ont été nombreux à s’installer, comme ils en ont le droit, pour faire du commerce, de la pêche, de l’agriculture, ou du maraîchage. Par ailleurs, deux colonies répondent favorablement à la politique d’immigration sous contrat : l’Indochine française et l’Indonésie hollandaise. Les premiers Javanais sont arrivés le 16 février 1896.
En 1929, trois ouvriers sur quatre sont asiatiques. Après la guerre, en 1945, le gouverneur Tallec accordera la résidence libre à tous les immigrants entrés par contrat de travail. Leurs enfants obtiendront ensuite la nationalité française et se sont intégrés à la société calédonienne.
La vie s’organise dans les colonies
En 1937, sont appliquées sur le territoire les premières mesures du Front Populaire (loi des 40 heures et congés payés). L’année 1939 semble ouvrir de nouveaux horizons à la Nouvelle-Calédonie : un siège de député est sur le point de lui être accordé.
Re: Histoire de la Nouvelle Calédonie........
La Nouvelle-Calédonie dans la 2nde Guerre mondiale (1940-1945)
Le ralliement à la France Libre (1940-1944)
Malgré les pétainistes, un comité de Gaulle est fondé par les Calédoniens favorables aux idées de la France Libre. Le général de Gaulle envoie alors Henri Sautot qui vient d’obtenir le ralliement des Nouvelles-Hébrides. Il proclame officiellement le ralliement de la Nouvelle-Calédonie à la France Libre le 19 septembre 1940.
Nombreux sont les volontaires qui s’engagent dans le corps expéditionnaire du Pacifique (le Bataillon du Pacifique).
Les Calédoniens, les Tahitiens, les Néo- Hébridais constituent le Bataillon du Pacifique. Ils s’illustrent dans les sables du désert (Bir-Hakeim) et en Italie (Monte-Cassino) puis ils participent à la libération de la France après le débarquement de Provence. De nombreux Calédoniens servent également dans les Forces Navales Françaises Libres tandis que d’autres s’engagent dans des commandos comme les SAS britanniques.
Le temps des Américains (1942-1946)
Pour contrer l’avancée japonaise dans le Pacifique, les Américains font de la Nouvelle- Calédonie le pivot de la défense puis de la contreattaque alliée.
Le 12 mars 1942, un important convoi de 17 000 hommes, sous les ordres du Général Patch, débarque à Nouméa qui devient alors le quartier général du Pacifique. Des aérodromes sont aménagés (Tontouta, Magenta, plaine des Gaïacs...). Des dépôts de munitions et de carburant occupent tous les docks disponibles.
Des centres hospitaliers sont installés à l’Anse- Vata, à la Conception, à la Dumbéa, au nord de Bourail, sur la côte Est et dans l’extrême Nord. Quel bouleversement dans la vie monotone du pays ! Après une période de restriction alimentaire, voilà que sont distribués à travers toute l’île, chocolat, chewing-gum, coca-cola, glace (ice cream) sans oublier le whisky !
Les Américains introduisent la mécanisation dans le monde agricole. Ils débroussent avec le bulldozer et plantent avec leurs engins mécaniques. Des contacts ont lieu aussi avec les tribus, les Mélanésiens reçoivent des salaires payés en dollar jusque-là inconnu. À partir de 1944, le théâtre des opérations s’éloigne de la Nouvelle- Calédonie. L’année 1946 est marquée par le départ des derniers GI’S et le retour des volontaires calédoniens. Le quartier général US, le "Pentagone", sur la plage de l’Anse-Vata (1943)
Le quartier général US, le "Pentagone", sur la plage de l’Anse-Vata (1943)
Le ralliement à la France Libre (1940-1944)
Malgré les pétainistes, un comité de Gaulle est fondé par les Calédoniens favorables aux idées de la France Libre. Le général de Gaulle envoie alors Henri Sautot qui vient d’obtenir le ralliement des Nouvelles-Hébrides. Il proclame officiellement le ralliement de la Nouvelle-Calédonie à la France Libre le 19 septembre 1940.
Nombreux sont les volontaires qui s’engagent dans le corps expéditionnaire du Pacifique (le Bataillon du Pacifique).
Les Calédoniens, les Tahitiens, les Néo- Hébridais constituent le Bataillon du Pacifique. Ils s’illustrent dans les sables du désert (Bir-Hakeim) et en Italie (Monte-Cassino) puis ils participent à la libération de la France après le débarquement de Provence. De nombreux Calédoniens servent également dans les Forces Navales Françaises Libres tandis que d’autres s’engagent dans des commandos comme les SAS britanniques.
Le temps des Américains (1942-1946)
Pour contrer l’avancée japonaise dans le Pacifique, les Américains font de la Nouvelle- Calédonie le pivot de la défense puis de la contreattaque alliée.
Le 12 mars 1942, un important convoi de 17 000 hommes, sous les ordres du Général Patch, débarque à Nouméa qui devient alors le quartier général du Pacifique. Des aérodromes sont aménagés (Tontouta, Magenta, plaine des Gaïacs...). Des dépôts de munitions et de carburant occupent tous les docks disponibles.
Des centres hospitaliers sont installés à l’Anse- Vata, à la Conception, à la Dumbéa, au nord de Bourail, sur la côte Est et dans l’extrême Nord. Quel bouleversement dans la vie monotone du pays ! Après une période de restriction alimentaire, voilà que sont distribués à travers toute l’île, chocolat, chewing-gum, coca-cola, glace (ice cream) sans oublier le whisky !
Les Américains introduisent la mécanisation dans le monde agricole. Ils débroussent avec le bulldozer et plantent avec leurs engins mécaniques. Des contacts ont lieu aussi avec les tribus, les Mélanésiens reçoivent des salaires payés en dollar jusque-là inconnu. À partir de 1944, le théâtre des opérations s’éloigne de la Nouvelle- Calédonie. L’année 1946 est marquée par le départ des derniers GI’S et le retour des volontaires calédoniens. Le quartier général US, le "Pentagone", sur la plage de l’Anse-Vata (1943)
Le quartier général US, le "Pentagone", sur la plage de l’Anse-Vata (1943)
Re: Histoire de la Nouvelle Calédonie........
L’évolution depuis l’après-guerre (de 1945 à nos jours)
Vers une plus grande autonomie (1945-1958)
À partir de 1945 le statut de l’Indigénat est supprimé. Tous les habitants de Nouvelle-Calédonie deviennent citoyens français. Les Mélanésiens accèdent progressivement au droit de vote. En 1946, la Nouvelle-Calédonie n’est plus une colonie mais devient un Territoire d’outre-mer (TOM), représenté à Paris par un député, Roger Gervolino, et par un conseiller de la République, Henri Lafleur. Aux élections de 1953, un vaste rassemblement prend le nom d’Union Calédonienne (UC). Ce parti, dirigé par Maurice Lenormand, député depuis 1951, va dominer la vie politique pendant 20 ans.
Sa devise est : « Deux couleurs, un seul peuple ».
En 1956, la loi-cadre Defferre (1956) donne à la Nouvelle-Calédonie une très grande autonomie grâce à la création d’une Assemblée territoriale et d’un Conseil de gouvernement de 8 ministres. Le coup de fouet dû à la guerre se prolonge avec le lancement de nombreux grands travaux comme les barrages de Yaté et de Dumbéa, l’électrification des villages et l’amélioration des routes. Pour ces chantiers, de nombreux « petits blancs » et Kanak commencent à quitter la brousse et on fait appel à des Polynésiens, Wallisiens ou Tahitiens.
La création d’une monnaie forte, le franc C.F.P., soutenue par la métropole, et le désenclavement du Territoire grâce à la mise en service de lignes régulières maritimes puis aériennes permettent le développement de l’économie.
De l’autonomie à la centralisation (1958-1969)
En 1963, la loi Jacquinot supprime les ministères. Le Conseil de gouvernement, réduit à cinq membres, n’a plus qu’un rôle consultatif auprès du gouverneur. En 1969, le gouvernement fait voter les lois Billotte qui réduisent les compétences du Territoire dans la gestion du domaine minier.
Pendant cette période, le niveau de vie des Calédoniens s’accroît considérablement avec le développement des aides de l’État et le début du boom minier en 1969. Après "l’ère des transistors", celle de la télévision commence en 1965.
Le « boom » et ses conséquences politiques (1969-1975)
Depuis 1962, les cours du nickel sont à la hausse. La production calédonienne de minerai de nickel gonfle rapidement, atteignant 7,5 millions de tonnes fin 1971. À Népoui est assemblé le plus grand convoyeur à bandes du monde (13 km) et à Poro une usine de préparation du minerai. On entreprend de grands travaux pour aménager Nouméa qui reçoit l’essentiel des nouveaux immigrants.
A Nouméa, l’afflux des capitaux entraîne un afflux de populations : 5000 Européens, 3000 Tahitiens, 2000 Wallisiens. Mais la fin de la guerre du Vietnam et la chute des cours du dollar mettent un terme à l’euphorie.Beaucoup de Mélanésiens n’ont pas participé à la prospérité et s’interrogent sur la spéculation et la répartition des richesses minières. Parallèlement, la récession entraîne l’émergence de la revendication indépendantiste.
La récession s’accentue en 1974 et elle entraîne faillites et chômage. Une association politique, Les Foulards Rouges, créée au début des années 70, conteste l’autorité de la métropole. En 1975, est créé un comité pour l’indépendance qui comprend les groupes de jeunes, les élus de l’Union Multiraciale et des élus mélanésiens de l’U.C. dont le député Roch Pidjot.
Du nationalisme aux accords de Matignon (1975-1988)
En 1975, le festival Mélanésia 2000 animé par Jean-Marie Tjibaou réaffirme l’identité culturelle kanak. Au congrès de Bourail en 1977, l’U.C. prend position pour l’indépendance. Le gouvernement français tente d’apaiser le malaise naissant en proposant un nouveau statut et un plan de développement, favorisant la promotion mélanésienne et lançant la réforme foncière. De son côté, Jacques Lafleur regroupe la grande majorité des Loyalistes dans le Rassemblement Pour la Calédonie dans la République (RPCR) créé en 1978. Enfin, en 1979, la majorité des partis kanak s’unissent en un Front Indépendantiste, regroupant environ 30 % des électeurs, en vue des prochaines élections.
Après l’échec de la conciliation tentée à Nainville-les-Roches en 1983, les positions se durcissent, aggravant les tensions. En 1984, les indépendantistes forment le Front de Libération Nationale Kanak Socialiste (FLNKS). Entre 1984 et 1988 se déroule une série de troubles graves (barrages, affrontements, destructions de biens, assassinats) qui endeuille la Nouvelle-Calédonie, c’est la période des "Evénements". Le Premier ministre Michel Rocard réunit alors à Paris les délégués du RPCR et du FLNKS qui scellent l’accord historique du 26 juin 1988,connu sous le nom de « accords de Matignon », et accepté le 6 novembre 1988 par référendum.
Les fondateurs des accords de Matignon
De gauche à droite : J. Lafleur (RPCR), M. Rocard (premier ministre), J.-M. Tjibaou (FNLKS) ; derrière le premier ministre, on aperçoit J. Lèques, maire de Nouméa.
Des Accords de Matignon à l’Accord de Nouméa (1988 - 1998)
Après une année d’administration directe par l’Etat, les accords de Matignon établissent un nouveau statut qui institue trois provinces dotées de compétences leur conférant une certaine autonomie. L’Accord d’Oudinot signé le 20 août 1988 introduit la notion de rééquilibrage entre les Kanak et les autres communautés, entre Nouméa et le reste de l’archipel et enfin entre les trois provinces. Un scrutin d’autodétermination est prévu en 1998.
L’assassinat de Jean-Marie Tjibaou et Yeiwéné Yeiwéné à Ouvéa, le 4 mai 1989, n’empêche la mise en place du statut Rocard, accompagné par la réalisation de nombreux projets destinés à développer la Nouvelle-Calédonie et à relever son économie (construction de la route Koné-Tiwaka, port en eau profonde de Népoui, notamment). La prise en compte de la spécificité mélanésienne nécessaire à l’apaisement des tensions apparaît par différentes actions comme la création de l’Agence de Développement de la Culture Kanak (ADCK), le plan 400 cadres et la construction du centre culturel Tjibaou. Bien avant l’échéance de 1998, année du référendum d’autodétermination, Jacques Lafleur lançait l’idée "d’une solution consensuelle" pour éviter un "référendum couperet" dont les résultats en faveur du maintien de la Nouvelle-Calédonie dans la République française risquaient de ramener un climat de troubles. Cette idée, acceptée par le FLNKS en terme de "solution négociée", aboutit après le règlement du "préalable minier" à l’Accord de Nouméa signé le 5 mai 1998 par le Premier ministre Lionel Jospin, le représentant du RPCR Jacques Lafleur et le représentant du FLNKS Rock Wamytan. Dans le préambule de l’Accord de Nouméa, la France par "un geste fort" reconnaît "les ombres" de la période coloniale et le traumatisme subi par les Kanak, tout en rendant hommage aux différentes communautés qui ont participé à la construction de la Nouvelle-Calédonie.
L’Accord de Nouméa confère un nouveau statut à la Nouvelle-Calédonie qui depuis 1999 n’est plus un territoire d’outre-mer mais une collectivité spécifique de la République française en attendant de devenir un "Pays" doté d’une autonomie s’élargissant au fur et à mesure des transferts des compétences de l’Etat à la Nouvelle-Calédonie. Au terme d’une période de vingt ans, avec possibilité d’anticipation, est prévu un référendum de sortie auquel participera un corps électoral restreint devant se prononcer sur une totale émancipation, c’est à dire l’indépendance politique.
L’autonomie acquise pour les provinces par les accords de Matignon est également reconnue au profit de la Nouvelle-Calédonie qui dispose d’un gouvernement collégial ayant la charge de l’exécutif tandis que le congrès édicte les "lois du pays".
Le sénat coutumier composé des représentants des huit aires coutumières est obligatoirement consulté pour tous les points afférents à l’identité kanak. Enfin, émerge une "citoyenneté de la Nouvelle-Calédonie" qui amène la constitution d’un corps électoral restreint pour les élections des membres des assemblées de province et les référendums d’autodétermination ainsi que la notion de priorité à l’emploi local.
Rendu applicable par une révision de la constitution votée par le Parlement le 20 juillet 1998, l’Accord de Nouméa est ratifié par le référendum du 8 novembre 1998 où le "oui" l’emporte beaucoup plus nettement sur le "non" qu’en 1988.
L’Accord de Nouméa a été signé le 5 mai 1998
Poignée de main entre le Premier ministre Lionel Jospin, le représentant du RPCR Jacques Lafleur (à droite) et le représentant du FLNKS Rock Wamytan (à gauche). Derrière : Alain Christnacht (à gauche), conseiller pour les affaires intérieures et l’outre-mer au cabinet du Premier ministre et Thierry Lataste, à l’époque, Directeur du Cabinet du Secrétaire d’Etat à l’outre-mer.
Le préambule de l’Accord de Nouméa est un document historique par essence. E n voici un extrait :
« 2. La colonisation de la Nouvelle-Calédonie s’est inscrite dans un vaste mouvement historique où les pays d’Europe ont imposé leur domination au reste du monde. Des hommes et des femmes sont venus en grand nombre, au XIX ème et XXème siècles, convaincus d’apporter le progrès, animés par la foi religieuse, venus contre leur gré ou cherchant une seconde chance en Nouvelle- Calédonie. Ils se sont installés et y ont fait souche. Ils ont apporté avec eux leurs idéaux, leurs connaissances, leurs espoirs, leurs ambitions, leurs illusions et leurs contradictions...
3. Le moment est venu de reconnaître les ombres de la période coloniale, même si elle ne fut pas dépourvue de lumière...
4. La décolonisation est le moyen de refonder un lien social durable entre les communautés qui vivent aujourd’hui en Nouvelle-Calédonie, en permettant au peuple kanak d’établir avec la France des relations nouvelles correspondant aux réalités de notre temps... », 5 mai 1998.
Les lendemains de l’accord de Nouméa (1999 - ...)
A la suite de l’Accord de Nouméa ont été adoptées la loi organique n°99-209 et la loi simple n°99-210 du 19 mars 1999 relatives à la Nouvelle-Calédonie. Elles précisent les institutions et les compétences de la Nouvelle-Calédonie et des différentes collectivités, ainsi que les modalités des transferts de compétences de l’Etat à la Nouvelle-Calédonie, tout en donnant également des orientations en faveur d’un rééquilibrage et développement social, économique et culturel.
Après la mise en place des nouvelles institutions et le vote des premières lois du pays, le transfert des compétences a été effectif le 1er janvier 2000. Il est accompagné d’une compensation financière correspondant aux dépenses liées à l’exercice des nouvelles responsabilités.
La plupart des compétences, hormis les compétences régaliennes, seront transférées de manière progressive et irréversible dans les quatre prochaines mandatures de cinq ans.
Dans le même temps que la Nouvelle-Calédonie fait l’expérience de la réconciliation et du partage politique en vue de forger un destin commun pour les différentes communautés qui la composent, elle poursuit son développement économique par la mise en chantier de nouveaux projets prometteurs d’emplois pour les jeunes calédoniens qui arrivent sur le marché du travail, s’inscrivant ainsi dans une politique de rééquilibrage.
Vers une plus grande autonomie (1945-1958)
À partir de 1945 le statut de l’Indigénat est supprimé. Tous les habitants de Nouvelle-Calédonie deviennent citoyens français. Les Mélanésiens accèdent progressivement au droit de vote. En 1946, la Nouvelle-Calédonie n’est plus une colonie mais devient un Territoire d’outre-mer (TOM), représenté à Paris par un député, Roger Gervolino, et par un conseiller de la République, Henri Lafleur. Aux élections de 1953, un vaste rassemblement prend le nom d’Union Calédonienne (UC). Ce parti, dirigé par Maurice Lenormand, député depuis 1951, va dominer la vie politique pendant 20 ans.
Sa devise est : « Deux couleurs, un seul peuple ».
En 1956, la loi-cadre Defferre (1956) donne à la Nouvelle-Calédonie une très grande autonomie grâce à la création d’une Assemblée territoriale et d’un Conseil de gouvernement de 8 ministres. Le coup de fouet dû à la guerre se prolonge avec le lancement de nombreux grands travaux comme les barrages de Yaté et de Dumbéa, l’électrification des villages et l’amélioration des routes. Pour ces chantiers, de nombreux « petits blancs » et Kanak commencent à quitter la brousse et on fait appel à des Polynésiens, Wallisiens ou Tahitiens.
La création d’une monnaie forte, le franc C.F.P., soutenue par la métropole, et le désenclavement du Territoire grâce à la mise en service de lignes régulières maritimes puis aériennes permettent le développement de l’économie.
De l’autonomie à la centralisation (1958-1969)
En 1963, la loi Jacquinot supprime les ministères. Le Conseil de gouvernement, réduit à cinq membres, n’a plus qu’un rôle consultatif auprès du gouverneur. En 1969, le gouvernement fait voter les lois Billotte qui réduisent les compétences du Territoire dans la gestion du domaine minier.
Pendant cette période, le niveau de vie des Calédoniens s’accroît considérablement avec le développement des aides de l’État et le début du boom minier en 1969. Après "l’ère des transistors", celle de la télévision commence en 1965.
Le « boom » et ses conséquences politiques (1969-1975)
Depuis 1962, les cours du nickel sont à la hausse. La production calédonienne de minerai de nickel gonfle rapidement, atteignant 7,5 millions de tonnes fin 1971. À Népoui est assemblé le plus grand convoyeur à bandes du monde (13 km) et à Poro une usine de préparation du minerai. On entreprend de grands travaux pour aménager Nouméa qui reçoit l’essentiel des nouveaux immigrants.
A Nouméa, l’afflux des capitaux entraîne un afflux de populations : 5000 Européens, 3000 Tahitiens, 2000 Wallisiens. Mais la fin de la guerre du Vietnam et la chute des cours du dollar mettent un terme à l’euphorie.Beaucoup de Mélanésiens n’ont pas participé à la prospérité et s’interrogent sur la spéculation et la répartition des richesses minières. Parallèlement, la récession entraîne l’émergence de la revendication indépendantiste.
La récession s’accentue en 1974 et elle entraîne faillites et chômage. Une association politique, Les Foulards Rouges, créée au début des années 70, conteste l’autorité de la métropole. En 1975, est créé un comité pour l’indépendance qui comprend les groupes de jeunes, les élus de l’Union Multiraciale et des élus mélanésiens de l’U.C. dont le député Roch Pidjot.
Du nationalisme aux accords de Matignon (1975-1988)
En 1975, le festival Mélanésia 2000 animé par Jean-Marie Tjibaou réaffirme l’identité culturelle kanak. Au congrès de Bourail en 1977, l’U.C. prend position pour l’indépendance. Le gouvernement français tente d’apaiser le malaise naissant en proposant un nouveau statut et un plan de développement, favorisant la promotion mélanésienne et lançant la réforme foncière. De son côté, Jacques Lafleur regroupe la grande majorité des Loyalistes dans le Rassemblement Pour la Calédonie dans la République (RPCR) créé en 1978. Enfin, en 1979, la majorité des partis kanak s’unissent en un Front Indépendantiste, regroupant environ 30 % des électeurs, en vue des prochaines élections.
Après l’échec de la conciliation tentée à Nainville-les-Roches en 1983, les positions se durcissent, aggravant les tensions. En 1984, les indépendantistes forment le Front de Libération Nationale Kanak Socialiste (FLNKS). Entre 1984 et 1988 se déroule une série de troubles graves (barrages, affrontements, destructions de biens, assassinats) qui endeuille la Nouvelle-Calédonie, c’est la période des "Evénements". Le Premier ministre Michel Rocard réunit alors à Paris les délégués du RPCR et du FLNKS qui scellent l’accord historique du 26 juin 1988,connu sous le nom de « accords de Matignon », et accepté le 6 novembre 1988 par référendum.
Les fondateurs des accords de Matignon
De gauche à droite : J. Lafleur (RPCR), M. Rocard (premier ministre), J.-M. Tjibaou (FNLKS) ; derrière le premier ministre, on aperçoit J. Lèques, maire de Nouméa.
Des Accords de Matignon à l’Accord de Nouméa (1988 - 1998)
Après une année d’administration directe par l’Etat, les accords de Matignon établissent un nouveau statut qui institue trois provinces dotées de compétences leur conférant une certaine autonomie. L’Accord d’Oudinot signé le 20 août 1988 introduit la notion de rééquilibrage entre les Kanak et les autres communautés, entre Nouméa et le reste de l’archipel et enfin entre les trois provinces. Un scrutin d’autodétermination est prévu en 1998.
L’assassinat de Jean-Marie Tjibaou et Yeiwéné Yeiwéné à Ouvéa, le 4 mai 1989, n’empêche la mise en place du statut Rocard, accompagné par la réalisation de nombreux projets destinés à développer la Nouvelle-Calédonie et à relever son économie (construction de la route Koné-Tiwaka, port en eau profonde de Népoui, notamment). La prise en compte de la spécificité mélanésienne nécessaire à l’apaisement des tensions apparaît par différentes actions comme la création de l’Agence de Développement de la Culture Kanak (ADCK), le plan 400 cadres et la construction du centre culturel Tjibaou. Bien avant l’échéance de 1998, année du référendum d’autodétermination, Jacques Lafleur lançait l’idée "d’une solution consensuelle" pour éviter un "référendum couperet" dont les résultats en faveur du maintien de la Nouvelle-Calédonie dans la République française risquaient de ramener un climat de troubles. Cette idée, acceptée par le FLNKS en terme de "solution négociée", aboutit après le règlement du "préalable minier" à l’Accord de Nouméa signé le 5 mai 1998 par le Premier ministre Lionel Jospin, le représentant du RPCR Jacques Lafleur et le représentant du FLNKS Rock Wamytan. Dans le préambule de l’Accord de Nouméa, la France par "un geste fort" reconnaît "les ombres" de la période coloniale et le traumatisme subi par les Kanak, tout en rendant hommage aux différentes communautés qui ont participé à la construction de la Nouvelle-Calédonie.
L’Accord de Nouméa confère un nouveau statut à la Nouvelle-Calédonie qui depuis 1999 n’est plus un territoire d’outre-mer mais une collectivité spécifique de la République française en attendant de devenir un "Pays" doté d’une autonomie s’élargissant au fur et à mesure des transferts des compétences de l’Etat à la Nouvelle-Calédonie. Au terme d’une période de vingt ans, avec possibilité d’anticipation, est prévu un référendum de sortie auquel participera un corps électoral restreint devant se prononcer sur une totale émancipation, c’est à dire l’indépendance politique.
L’autonomie acquise pour les provinces par les accords de Matignon est également reconnue au profit de la Nouvelle-Calédonie qui dispose d’un gouvernement collégial ayant la charge de l’exécutif tandis que le congrès édicte les "lois du pays".
Le sénat coutumier composé des représentants des huit aires coutumières est obligatoirement consulté pour tous les points afférents à l’identité kanak. Enfin, émerge une "citoyenneté de la Nouvelle-Calédonie" qui amène la constitution d’un corps électoral restreint pour les élections des membres des assemblées de province et les référendums d’autodétermination ainsi que la notion de priorité à l’emploi local.
Rendu applicable par une révision de la constitution votée par le Parlement le 20 juillet 1998, l’Accord de Nouméa est ratifié par le référendum du 8 novembre 1998 où le "oui" l’emporte beaucoup plus nettement sur le "non" qu’en 1988.
L’Accord de Nouméa a été signé le 5 mai 1998
Poignée de main entre le Premier ministre Lionel Jospin, le représentant du RPCR Jacques Lafleur (à droite) et le représentant du FLNKS Rock Wamytan (à gauche). Derrière : Alain Christnacht (à gauche), conseiller pour les affaires intérieures et l’outre-mer au cabinet du Premier ministre et Thierry Lataste, à l’époque, Directeur du Cabinet du Secrétaire d’Etat à l’outre-mer.
Le préambule de l’Accord de Nouméa est un document historique par essence. E n voici un extrait :
« 2. La colonisation de la Nouvelle-Calédonie s’est inscrite dans un vaste mouvement historique où les pays d’Europe ont imposé leur domination au reste du monde. Des hommes et des femmes sont venus en grand nombre, au XIX ème et XXème siècles, convaincus d’apporter le progrès, animés par la foi religieuse, venus contre leur gré ou cherchant une seconde chance en Nouvelle- Calédonie. Ils se sont installés et y ont fait souche. Ils ont apporté avec eux leurs idéaux, leurs connaissances, leurs espoirs, leurs ambitions, leurs illusions et leurs contradictions...
3. Le moment est venu de reconnaître les ombres de la période coloniale, même si elle ne fut pas dépourvue de lumière...
4. La décolonisation est le moyen de refonder un lien social durable entre les communautés qui vivent aujourd’hui en Nouvelle-Calédonie, en permettant au peuple kanak d’établir avec la France des relations nouvelles correspondant aux réalités de notre temps... », 5 mai 1998.
Les lendemains de l’accord de Nouméa (1999 - ...)
A la suite de l’Accord de Nouméa ont été adoptées la loi organique n°99-209 et la loi simple n°99-210 du 19 mars 1999 relatives à la Nouvelle-Calédonie. Elles précisent les institutions et les compétences de la Nouvelle-Calédonie et des différentes collectivités, ainsi que les modalités des transferts de compétences de l’Etat à la Nouvelle-Calédonie, tout en donnant également des orientations en faveur d’un rééquilibrage et développement social, économique et culturel.
Après la mise en place des nouvelles institutions et le vote des premières lois du pays, le transfert des compétences a été effectif le 1er janvier 2000. Il est accompagné d’une compensation financière correspondant aux dépenses liées à l’exercice des nouvelles responsabilités.
La plupart des compétences, hormis les compétences régaliennes, seront transférées de manière progressive et irréversible dans les quatre prochaines mandatures de cinq ans.
Dans le même temps que la Nouvelle-Calédonie fait l’expérience de la réconciliation et du partage politique en vue de forger un destin commun pour les différentes communautés qui la composent, elle poursuit son développement économique par la mise en chantier de nouveaux projets prometteurs d’emplois pour les jeunes calédoniens qui arrivent sur le marché du travail, s’inscrivant ainsi dans une politique de rééquilibrage.
Joli coup mon Fab'!!!
Bravo mon Fab'!!!
Là je crois qu'on a quasiment fait le tour...
Si les membres le désirent on peut passer à autre chose, moi ce que j'aimerais (c'était un peu l'idée, en fait) c'est raconter à nos amis à l'autre bout de la Terre l'art de vivre ici, ce qui fait le charme de cet etrange pays qui est le notre...
J'ai cru remarquer que Kill Bill avait un joli coup de plume, peut être pourrait-elle être plus que précieuse (toi qui sais parler aux femmes, si tu lui demandais?...)
On pourrait leur raconter les foires, les sorties, les gens...
Hein?
Mon Fab'?
Là je crois qu'on a quasiment fait le tour...
Si les membres le désirent on peut passer à autre chose, moi ce que j'aimerais (c'était un peu l'idée, en fait) c'est raconter à nos amis à l'autre bout de la Terre l'art de vivre ici, ce qui fait le charme de cet etrange pays qui est le notre...
J'ai cru remarquer que Kill Bill avait un joli coup de plume, peut être pourrait-elle être plus que précieuse (toi qui sais parler aux femmes, si tu lui demandais?...)
On pourrait leur raconter les foires, les sorties, les gens...
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Mon Fab'?
Gil-
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Moto : HD 750 WLA bobbé de la mort qui tue!...
Humeur : Tutto va bene... :)
Date d'inscription : 02/11/2007
Re: Histoire de la Nouvelle Calédonie........
Déjà, merci à vous deux pour ce beau cours, ensuite yes, yes, yes, on veut tout savoir de cette terre qui pour nous est totalement inconnue...
PLus je prends de l'âge, plus je m'interesse à l'hisoire du monde, là je viens d'en avoir une belle........UN GRAND MERCI :D :)
PLus je prends de l'âge, plus je m'interesse à l'hisoire du monde, là je viens d'en avoir une belle........UN GRAND MERCI :D :)
Re: Histoire de la Nouvelle Calédonie........
Putain de la bombe on va etre incollable sur la nouvelle calédonie bientot
Drickx-
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Moto : Bandit 600 N
Humeur : toujours la patate
Date d'inscription : 16/11/2007
Re: Histoire de la Nouvelle Calédonie........
Drickx a écrit:Putain de la bombe on va etre incollable sur la nouvelle calédonie bientot
Bein oui....
Et puis c'est le but, non?
Et nous de notre côté on est contents des infos que vous nous envoyez, on se sent moins isolés..
A+
Gil-
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Date d'inscription : 02/11/2007
Re: Histoire de la Nouvelle Calédonie........
Gil a écrit:Drickx a écrit:Putain de la bombe on va etre incollable sur la nouvelle calédonie bientot
Bein oui....
Et puis c'est le but, non?
Et nous de notre côté on est contents des infos que vous nous envoyez, on se sent moins isolés..
A+
Rien à ajouter, tu as tout dit...
merci
Merci les gars pour toutes ces infos, je viens de parcourir bien que rapidement ce topic, et me réjouis de lire tout cela bien tranquillement , c'est classe, et les sujets sont très intéressants. Bravo à vous.
fa dièse-
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Localisation : Tahiti
Moto : sans, pour l'instant
Humeur : cool
Date d'inscription : 16/10/2008
Re: Histoire de la Nouvelle Calédonie........
C'est vrai que les choix de textes de Fab sont bons: objectifs, détaillés, sans parti-pris... ( on sent un peu plus de.... comment dire... attachement à la terre? ...de la part de Gil...)
Un truc qui me paraît important à souligner, c'est que la prise de possession a eu lieu sou Napoléon III, et de mettre en parallèle ce qui se passait en Métropole à l'époque de "Badinguet"..
Et de remettre la colonisation du cailllou dans l'esprit de la fin du 19° siècle...
et de différencier tout ça avec la colonisation plus précoce Des antilles, ou des îles de l'océan indien, motivées par le commerce triangulaire, dont la traite négrière...
Par contre, on peut aussi approfondir les relations de cause a effet de la colonisation de l'Afrique du Nord, de la déportation des chefs des pays du Maghreb en Calédonie, et de leur influence sur la culture locale, spécialement dans la région de Bourail.... Car tout ça s'est passé en même temps...
Je laisse le soin à Gil d'y revenir....
Un truc qui me paraît important à souligner, c'est que la prise de possession a eu lieu sou Napoléon III, et de mettre en parallèle ce qui se passait en Métropole à l'époque de "Badinguet"..
Et de remettre la colonisation du cailllou dans l'esprit de la fin du 19° siècle...
et de différencier tout ça avec la colonisation plus précoce Des antilles, ou des îles de l'océan indien, motivées par le commerce triangulaire, dont la traite négrière...
Par contre, on peut aussi approfondir les relations de cause a effet de la colonisation de l'Afrique du Nord, de la déportation des chefs des pays du Maghreb en Calédonie, et de leur influence sur la culture locale, spécialement dans la région de Bourail.... Car tout ça s'est passé en même temps...
Je laisse le soin à Gil d'y revenir....
Le_Nano-
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Moto : XT 600 Scramblafe Rabbler "Yamanano"
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Date d'inscription : 06/07/2008
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